Handicap: une association dénonce les retards dans la mise aux normes d'accessibilité

Les deux tiers des personnes handicapées disent éprouver des difficultés dans leurs déplacements, du fait d'infrastructures pas assez accessibles, révèle une étude Ifop publiée mercredi par l'association APF France Handicap, qui réclame une volonté politique pour contraindre les établissements à se mettre aux normes, conformément à la loi.

A cause des escaliers dans les lieux publics, de trottoirs trop hauts ou parsemés d'obstacles, l'accessibilité peut d'ailleurs s'avérer problématique même pour ceux qui ne présentent pas de handicap, selon cette étude qui cite les personnes âgées ayant des difficultés à marcher, les parents utilisateurs de poussettes, les blessés qui utilisent temporairement des béquilles, ou les livreurs porteurs de lourdes charges.

Pour toutes ces raisons, un tiers des personnes non handicapées disent également rencontrer "souvent" des difficultés d'accès aux transports, à la voirie ou à des établissements recevant du public, selon cette consultation réalisée auprès de 11.905 Français, dont 51% en situation de handicap.

"L'accessibilité, c'est bien sûr essentiel pour les gens comme moi en fauteuil roulant, mais on n'est pas les seuls concernés", a résumé lors d'une conférence de presse le président de l'APF France Handicap, Alain Rochon, pour qui "il est plus que temps de rendre ce pays enfin accessible à toutes et tous".

Partout en France, le taux de satisfaction est "globalement très faible": à Grenoble, ville la mieux classée, il atteint 30%. Et, dans les agglomérations d'Aix-Marseille, Paris ou Nice, en queue de classement, seuls 9 à 10% des sondés se disent satisfaits de l'accessibilité.

Même l'accès aux cabinets médicaux est problématique, selon cette enquête: environ la moitié des personnes en béquilles ou en fauteuil roulant disent éprouver des difficultés pour y accéder.

"Nous appelons les pouvoirs publics à rappeler tout le monde à ses obligations pour que ce chantier avance. Il faut un portage politique, avec une campagne de communication, en menaçant de sanctions ceux qui ne s'en préoccupent pas", a dit de son côté Nicolas Mérille, chargé du dossier de l'accessibilité à l'APF.

La loi de 2005, a-t-il rappelé, prévoit une amende administrative de 1.500 euros pour les établissements qui ne respecteraient pas leurs obligations de mise aux normes - des dérogations sont toutefois possibles, pour des raisons techniques ou si le coût des travaux est manifestement disproportionné par rapport au chiffre d'affaires d'un commerce ou d'un restaurant, par exemple. Mais de telles sanctions sont rarissimes, selon lui.

"Si on agite la menace de sanctions ou que quelques-uns écopent d'une amende, ça fera réfléchir", souligne M. Mérille.

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