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Environnement

Consigne du plastique: les collectivités vent debout contre Macron

Les représentants de nombreux élus du territoire français ont fait part mercredi de leur colère, après l'appel du président Emmanuel Macron à relancer le chantier de la consigne de la bouteille plastique, n'excluant pas de descendre dans la rue si cette décision était entérinée.

Alors que la France accueille à Nice le sommet de l'Onu sur l'Océan (Unoc), qui débat des mesures à prendre pour lutter contre la pollution plastique, le chef de l'État a jugé "absolument clé" ce dispositif envisagé par le passé et reporté aux calendes grecques en 2023 devant l'hostilité des collectivités, qui financent les centres de tri des déchets.

Cette mesure "ne résout rien puisqu'en fait, la plupart des plastiques ne sont pas des bouteilles et les bouteilles sont les emballages plastiques les mieux recyclés", a estimé Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce, qui représente la "totalité des collectivités compétentes en matière de déchets", en marge d'un colloque sur ce thème organisé à Paris par l'association.

Estimant qu'il s'agit d'une "fausse consigne", car elle vise à recycler le plastique, contrairement à la consigne du verre qui fait son retour jeudi et vise à réemployer les contenants, M. Garnier a jugé qu'il s'agissait d'une "opération de greenwashing" des vendeurs d'eaux et de boissons en bouteilles.

"Ce lobby n'a pas pour objectif de vendre moins de bouteilles plastiques. S'ils ont développé ce concept, c'est pour en vendre plus", a-t-il déclaré.

Soulignant les "investissements colossaux" des collectivités "pour moderniser" leurs centres de tri et "simplifier le geste de tri, il a assuré que "les élus locaux sont capables aussi d'aller dans la rue quand on met en péril un service public de proximité comme la gestion des déchets".

Les collectivités pourraient également "se poser la question de maintenir ou pas les collectes sélectives en France", mission dévolue selon lui aux éco-organismes, les collectivités n'étant "qu'une forme d'opérateur ou de partenaire".

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Troisième option envisagée, "un recours juridique en responsabilité de l'État par rapport à cette situation", car Amorce considère que l'État "n'a pas su imposer le respect des objectifs environnementaux ces 20 dernières années aux éco-organismes".

Si le chef de l'État soutient la démarche, "il n'y a pas de convergence de vues entre les différents ministères qu'on a vus sur cette question, puisque plusieurs nous ont clairement dit qu'ils n'étaient pas favorables", a indiqué M. Garnier.

Avec AFP.