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Environnement

Cet été, alliez décontraction et bonne action : aidez les chercheurs à sauver la biodiversité !

Les chercheurs ont besoin d'aide : face au déclin massif de la biodiversité, ils invitent les vacanciers (et les autres) à agir en récoltant des informations "aujourd'hui cruciales" sur les gypaètes barbus, les araignées triangles, les algues...

Un quart des 100 000 espèces aujourd'hui évaluées sont menacées d'extinction par l'espèce humaine, ses activités et son mode de vie. Et ce chiffre devrait rapidement augmenter... Face à ce constat, on peut décider de consommer local, de laisser sa voiture au garage, de limiter ses déchets, mais aussi de collaborer à un programme de sciences participatives !

De plus en plus de personnes ont envie de prendre les choses à bras le corps et les sciences participatives leur offrent un moyen de passer à l'action. Géraldine Audrerie de la Fondation Nicolas Hulot (FNH).

Car pour établir un meilleur état des lieux de la biodiversité, mais aussi pour comprendre les impacts des changements globaux (réchauffement climatique, urbanisation, intensification de l'agriculture) et trouver des pistes concrètes pour agir, les chercheurs ont besoin d'énormément de données.

"Il est impossible de placer un chercheur derrière chaque arbre"

"Ces données permettront de répondre à de nouveau questionnements, d'avoir des réponses à des questions auxquelles on ne pouvait pas répondre avant", note Anne Dozières, directrice de Vigie-Nature, un programme du Muséum d'histoire naturelle. Des interrogations qui ont pris de l'importance avec "l'accélération du déclin et de l'augmentation des menaces".

Et comme il est "impossible de placer un chercheur derrière chaque arbre ou dans chaque champ" et encore moins dans les jardins des particuliers, la Fondation Nicolas Hulot, le Muséum national d'Histoire naturelle et l'Union nationale des CPIE, appellent à une "mobilisation collective, dès cet été".

Les volontaires sont invités à ce rendre sur le portail web OPEN - Observatoires Participatifs des Espèces de la Nature - qui présente 146 programmes d'observation définis par des chercheurs. Après avoir indiqué une région, des priorités (le changement climatique, les espèces en danger, les espèces envahissantes), ou encore un niveau de connaissances, le site propose des programmes et fournit les coordonnées d'un référent.

Faites de vos ballades en forêt "un challenge motivant au quotidien" !

Cet été, que l'on soit à Saint-Tropez ou à La Courneuve, on peut par exemple se lancer dans l'observation des papillons de nuit, essentiel pour la pollinisation mais menacés par la pollution lumineuse. Pour s'y coller : un drap blanc, une lampe et une heure arrachée à la nuit. Les aventuriers peuvent également partir à la recherche du gypaète barbu, le plus grand vautour d'Europe réintroduit dans les Alpes ou des araignées triangles (un vaporisateur d'eau à bout de bras pour mieux débusquer leurs toiles).

Les mentalités évoluent : avant on avait le chercheur qui savait et le citoyen, assez passif, qui écoutait. Maintenant les gens se veulent acteurs, au coté des chercheurs. Géraldine Audrerie, responsable du projet OPEN à la FNH

Un passe-temps qui a également fait ses preuves en matière d'éducation à l'environnement : "on a une évolution des comportements chez les participants qui vont réduire l'utilisation de leurs produits phytosanitaires au fur et à mesure de leur participation", note Anne Dozières.

Devenez paparazzi pour insectes !

Les programmes STOC (pour Suivi Temporel des Oiseaux Communs) du Muséum ont permis de montrer qu'en zones agricoles, les populations d'oiseaux avaient perdu en moyenne un tiers de leurs effectifs en 15 ans. Les fans de Spipoll - Suivi photographique des insectes pollinisateurs - , ou "les paparazzi des insectes pollinisateurs", ont récolté 361 832 photos soit l'équivalent de 779 jours d'observation non stop. Et 3 224.000 données ont été récolté par les participants du programme "Oiseaux des Jardins".

"Une fantastique manière d'être actif dans le combat pour la préservation de la biodiversité en même temps qu'un incroyable outil d'émerveillement qui fait de nos ballades en forêt un challenge motivant au quotidien !", explique Fanny sur la page Facebook de INPN Espèces dédié à l'inventaire de la biodiversité.

Cette année 70 000 personnes se sont pris au jeu des sciences participatives en France.

Avec AFP

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