La mairie de Paris entend baisser la vitesse sur le périphérique parisien d'ici fin 2024.
© THOMAS COEX/AFP
Environnement

Paris : la limitation autour de la vitesse sur le périphérique tourne au bras de fer

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La mairie de Paris veut baisser de 70 à 50 km/h la vitesse sur le périphérique parisien dès fin 2024, le gouvernement s'y oppose à court terme : ce débat a pris des allures de bras de fer jeudi, dans un contexte politique déjà très tendu autour des transports.

Jeudi matin, le ministre des Transports Clément Beaune a allumé la mèche en affirmant que l'Etat ne "validera(it) pas" fin 2024 l'abaissement de la vitesse sur l'anneau de 35 km voulu par la mairie de Paris après les Jeux olympiques. "Ce n'est pas une bonne idée à court terme", a-t-il expliqué sur franceinfo.

Fin novembre, la mairie dirigée par Anne Hidalgo avait annoncé sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques (26 juillet-11 août 2024), en plus de réserver une des voies au covoiturage.

Selon la mairie, cette mesure a surtout pour objectif de réduire la pollution et les nuisances sonores, notamment la nuit pour les 500 000 personnes qui vivent à proximité immédiate de cet axe, souvent dans des quartiers populaires.

Le périphérique, un des principaux axes urbains d'Europe, est emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, franciliens en majorité, et circulant à 80 % avec pour seul occupant, leur conducteur.

"Posture politicienne"

La municipalité compte bien mettre en oeuvre la mesure malgré l'opposition de Clément Beaune, a assuré le premier adjoint Emmanuel Grégoire, selon qui un maire a le pouvoir de "baisser la vitesse" quand cela se justifie par "des enjeux environnementaux".

Si le ministre "entend faire obstacle" au projet, "qu'il nous précise comment il compte le faire", a encore dit M. Grégoire, lui reprochant une "posture purement politicienne".

"Il y a au moins trois décrets qui définissent les prérogatives de l'Etat sur le périphérique", a répondu, sollicité par l'AFP, le ministère des Transports pour qui la Ville "a relancé cette idée sans avoir transmis le moindre dossier".

Pour le ministère, "il est inenvisageable de faire un tel changement sans étude d'impact précise, et surtout sans concertation approfondie avec la région, les départements, les communes concernées", sachant que "80 % des usagers du périphérique viennent de banlieue".

Les élus de droite parisiens, par le biais de la sénatrice Agnès Evren sur X, se sont félicités "d'avoir été entendus" par le ministre des Transports. La présidente de région (LR) Valérie Pécresse avait dénoncé une décision relevant "de l'égoïsme pur" et qui "affectera en priorité les usagers qui circulent la nuit ou tôt le matin".

Plutôt que de défendre une "vraie mesure sociale", M. Beaune, "candidat à la mairie de Paris", préfère "tordre le bras à la Ville de Paris", a rétorqué Fatoumata Koné, cheffe des élus écologistes de Paris.

M. Beaune et M. Grégoire figurent parmi les candidats putatifs pour succéder à Mme Hidalgo à l'Hôtel de Ville en 2026.

Longue liste

Si ce nouveau bras de fer entre l'Hôtel de Ville et l'Etat s'inscrit dans une longue liste ces derniers mois (temps de travail des agents municipaux, réforme des retraites...), il renforce les tensions politiques à sept mois des Jeux olympiques de Paris, que les trois pouvoirs politiquement opposés (gouvernement macroniste, région à droite et mairie à gauche) doivent mener à bien ensemble.

Fin novembre, Anne Hidalgo avait déclenché une précédente polémique en déclarant qu'"il y a des endroits où les transports ne seront pas prêts" pour les JO "parce qu'il n'y aura pas le nombre de trains et la fréquence".

Après avoir évoqué une "trahison politique", Clément Beaune a accusé jeudi Mme Hidalgo de "cracher sur notre pays en disant : on est nuls, on n'est pas prêts, on n'y arrivera pas".

Les élus socialistes Lamia El Aaraje et Rémi Féraud, proches de la maire, lui ont réclamé "des excuses".

Autre pomme de discorde bien mûre : mardi, la mairie de Paris a demandé à Valérie Pécresse de revenir sur le quasi-doublement du prix du billet de métro décidé pour financer l'effort supplémentaire pendant les JO.

"Ce sont d'abord les Franciliens, les Français qui vont payer cette tarification exceptionnelle que rien ne justifie", a redit jeudi M. Grégoire.

Avec AFP.

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