Des militants protestent contre une fête de TotalEnergies au château de Versailles pour son centenaire

Des militants écologistes, notamment de l'ONG Greenpeace, ont protesté mardi en fin d'après-midi dans les jardins du château de Versailles contre une fête que devait tenir dans la soirée le géant français des hydrocarbures TotalEnergies pour son centenaire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Avant l'arrivée des premiers invités à cette soirée, une poignée d'activistes sont entrés avec les derniers touristes dans les jardins du château, déployant une banderole sur laquelle était inscrit "Mettons fin au règne du pétrole et du gaz !"

La police est rapidement intervenue pour obtenir le départ des manifestants, selon un journaliste de l'AFP sur place.

"À l'heure du bilan, l'histoire de TotalEnergies reste marquée par une série de scandales", argue Greenpeace dans un communiqué, rappelant notamment le naufrage du pétrolier Erika en 1999 ou l'explosion de l'usine AZF en 2001.

Greenpeace accuse également TotalEnergies, qui a engrangé un bénéfice record en 2023, de refuser "de changer de modèle et de continuer à forer toujours plus de fossiles pour maximiser ses profits".

A l'extérieur du château, sur la place d'Armes, des militants des associations les Amis de la terre et Alternatiba sont également réunis.

Selon une source sécuritaire, "500 invités sont attendus" mardi soir dans la galerie des Batailles, la plus grande pièce du château.

Contactée, la direction de TotalEnergies n'a souhaité ni confirmer ni infirmer l'événement, indiquant ne pas communiquer "sur les soirées privées de la compagnie qui est une entreprise privée".

Le château de Versailles n'a ni confirmé ni infirmé la tenue de cette soirée.

Le ministre délégué à l'Industrie et à l'Energie Roland Lescure et la directrice générale du groupe énergétique Engie ont notamment été invités à l'événement, mais n'y seront pas présents, ont indiqué ces derniers jours leurs services de presse à l'AFP.

Fleuron industriel à la réussite tonitruante, TotalEnergies est resté discret sur les préparatifs de la célébration de son centenaire organisé en deux temps.

Après cette soirée dans le palais de Louis XIV, le groupe réunira ses salariés à la porte de Versailles a Paris, jeudi. Le jour-même de la date anniversaire de la naissance de l'ancienne Compagnie française des pétroles, le 28 mars 1924 sous l'impulsion de Raymond Poincaré.

Le groupe développe les énergies renouvelables mais il est très critiqué par les militants du climat dans la rue et devant la justice pour la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles (gaz et pétrole) malgré la crise climatique.

TotalEnergies prévoit de consacrer un tiers de ses investissements aux énergies bas-carbone dans les cinq prochaines années, mais reste associé au pétrole et bientôt encore plus au gaz, sa priorité, qu'il voit comme une "énergie de transition" pour aider les économies émergentes à sortir du charbon.

En 2030, le gaz devrait représenter 50% de ses ventes, contre 30% pour le pétrole et 20% pour les molécules bas carbone et l'électricité, dont une partie proviendra d'énergies vertes (éoliennes et solaires), mais aussi à partir de centrales à gaz.

bur-js/bfa/nal/ico/gvy

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.