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Dossier

Le marché américain du bio, roi de l’anticipation

Les États-Unis sont considérés comme le premier marché bio au monde : la valeur totale des ventes dans le secteur biologique – alimentaire et non-alimentaire – représentait 43,3 milliards $ en 2015, dont près de 40 milliards pour l’alimentaire.

La demande américaine en produits biologiques croît plus rapidement que la production. En 2013 aux États-Unis, 93 % des ventes de produits bio étaient effectuées dans la grande distribution*. Au-delà du rachat non-anodin de 13,7 milliards de dollars du géant bio Whole Foods par Amazon en juin dernier, rappelons que trois mois plus tôt, le groupe français Danone rachetait de son côté pour 11,7 milliards d’euros l’entreprise américaine spécialisée dans les produits laitiers bio TheWhiteWaveFoods. Autre fait qui n’est pas passé inaperçu ce printemps, l’État de Washington s’apprête à créer un label… de cannabis bio.

Moins prédictive, la France

D’après le directeur de l’Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique Florent Guhl, ce succès du bio aux États-Unis est en grande partie dû à sa capacité à anticiper. « Là-bas, si on est convaincu que c’est le sujet de demain, on y va. Les mouvements se font très vite, c’est ce qui en fait un pays de paradoxes où l’on peut retrouver d’un côté des parcs nationaux avec un respect des règles environnementales encore plus fort que chez nous, et de l’autre des autoroutes à six voies ». Il estime que la France dispose moins de cette capacité à anticiper l’évolution de la consommation : « C’est quelque chose que l’on a moins dans nos cultures mixtes et latines ». Un pays comparable sur ce point aux États-Unis en Europe concernant le secteur bio est d’après lui le Danemark, qui ambitionne d’ailleurs de devenir le premier pays en Europe avec une agriculture 100 % biologique.

*Agence BIO