Les deux laboratoires succèdent aux avancées de Pfizer/BioNtech dont les premières centaines de millions de doses pourraient représenter un investissement supérieur à dix milliards de dollars pour l'Europe, un montant négligeable eu égard aux nombres de vies sauvées et au tribut économique des confinements qu'il pourrait permettre d'éviter.
Cependant, la disponibilité d'un vaccin en 2021 n'enlève rien à l'urgence et à la nécessité d'un soutien budgétaire en Europe. Malheureusement, l'état de grâce d'une union sacrée de relance solidaire n'est guère plus qu'un lointain souvenir à l'aube du vote du budget communautaire pour la période 2020-2027. Déjà amputé par le départ du Royaume-Uni, un contributeur de taille, le budget communautaire a été tronqué par les rabais accordés aux riches états septentrionaux "frugaux" en compensation de leur soutien au plan de relance solidaire de 750 milliards d'euros. Surtout, peu sérieuses en apparence, les positions polonaises et hongroises font perdre un temps précieux au processus de relance. La menace d'un veto agitée par Varsovie et Budapest à des fins souverainistes relève d'un chantage vaudevillesque pernicieux et regrettable en cette période de crise. Elle devrait cependant, au prix d’un compromis, pouvoir être levée. C’est le propre de notre de scène politique européenne que d’offrir force rebondissements, mais peu à peu, d’aller résolument de l’avant.
La fameuse formule du génie du genre théâtral, Georges Feydeau, aurait pu seoir à l’Europe: « Elle respire la vertu, mais elle s’essouffle vite ! »
Texte achevé de rédiger le 20 novembre 2020 par Thomas Planell, Gérant – analyste.