Les betteraves sont à l'honneur au mois de décembre.
©Nick Collins/Unsplash
Environnement

Néonicotinoïdes : la filière de la betterave remonte la pente mais reste fragile

La filière française de la betterave reprend son souffle après trois ans de crise, avec un rendement correct pour la récolte 2021 et des prix attendus en hausse, mais reste fragile face aux aléas climatiques et aux pucerons ravageurs.

"Après une invasion inédite de pucerons en 2020 et la jaunisse virale qui aura détruit un tiers de la récolte, la campagne 2021-2022 s'annonce sous de meilleurs auspices avec un rendement proche de la moyenne quinquennale estimé à 87 tonnes par hectares", a annoncé Franck Sander, président du syndicat des betteraviers français CGB, mercredi 1er décembre lors d'une conférence de presse.

En attendant de trouver une solution alternative pour lutter contre la jaunisse, la filière "a demandé le renouvellement de la dérogation pour l'utilisation des néonicotinoïdes en 2022", rappelant que l'épidémie avait entraîné 280 millions d'euros leurs pertes au secteur l'an dernier.

Fin 2020, une loi a autorisé, après de vifs débats parlementaires, la réintroduction, par dérogations annuelles jusqu'à 2023, de semences de betteraves sucrières enrobées de néonicotinoïdes, ces insecticides "tueurs d'abeilles".

Une dérogation urgente 

Les betteraviers, qui espèrent avoir une solution alternative "en 2024", notamment en sélectionnant des variétés plus robustes, attendent une réponse à leur demande de dérogation début 2022.

"Cette dérogation est urgente pour conforter les intentions de semis", souligne Franck Sander, expliquant que les contraintes concernant la succession des types de cultures sur les parcelles était "un véritable casse-tête pour les agriculteurs" qui alternent la betterave avec notamment des pommes de terre, du colza ou des pois.

Avec 403 000 hectares de betteraves récoltés cette année (contre 423 000 l'an passé), ce sont 35 millions de tonnes de betteraves qui seront transformées (contre 27 millions de tonnes en 2020) dans 21 sucreries pour une durée de campagne de 118 jours, indique le syndicat, soulignant que "la récolte restera néanmoins loin de la production record de 46 millions de tonnes en 2017".

La confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) table sur une production en hausse tant pour le sucre (près de 4 millions de tonnes) que pour l'alcool et l'éthanol (9 millions d'hectolitres).

Avec un cours du sucre à son plus haut niveau depuis quatre ans, le syndicat vise une hausse des prix de 10% à 20% par rapport à l'année dernière. Le groupe Cristal Union (sucres Daddy) a d'ores et déjà annoncé un prix moyen "proche de 29 euros la tonne" de betteraves.

Mais cette embellie reste fragile : le syndicat rappelle que même cette année, les difficultés sont apparues dès les semis, avec un épisode de gel intense en avril qui a conduit à la perte de 14% de la surface betteravière, et avec des attaques de charançons, qui migre au sud de la Seine.

Avec AFP.

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