Hommage mardi à Paris aux humanitaires d'Acted et d'Impact tués au Niger en 2020

Les ONG Acted et Impact et des familles des victimes françaises organisent mardi à Paris un hommage, deux ans après l'assassinat de six humanitaires français, de leur guide et de leur chauffeur nigériens au Niger, ont-elles annoncé lundi.

"Antonin, Boubacar, Charline, Kadri, Léo, Myriam, Nadifa et Stella, vous avez été assassinés parce que vous aidiez les autres", écrivent dans un communiqué les ONG et des familles.

Un hommage sera également organisé dans plus de 40 pays où les deux ONG interviennent, est-il précisé.

Le 9 août 2020, le 4X4 des humanitaires, qui visitaient la réserve de girafes de Kouré, à l'est de Niamey, avait été attaqué par trois hommes armés circulant à motos.

Les quatre femmes et deux hommes, âgés de 25 à 31 ans, ainsi que leur chauffeur et leur guide nigériens, 50 ans tous les deux, avaient été exécutés.

Le chef du groupe État islamique (EI) au Sahel, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, qui avait "personnellement ordonné" cette attaque selon l'ancienne ministre des Armées, Florence Parly, a été tué en août 2021 par la force Barkhane dans la région des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso).

En décembre 2021, un homme soupçonné d'avoir appartenu au commando, Soumana Boura, avait été éliminé par un tir de drone de l'armée française dans la région de Tillabéri (ouest).

Onze suspects sont actuellement incarcérés au Niger, dans l'enquête des policiers et magistrats nigériens.

A Paris, trois juges d'instruction antiterroristes sont chargés d'une information judiciaire pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

Parallèlement, des familles des victimes, confrontées aux publications sur internet de clichés des cadavres de leurs enfants, veulent inciter la justice à réellement fermer les sites litigieux.

Elle s'appuient sur l'exemple d'un site raciste et antisémite, bloqué par la justice à de multiples reprises depuis 2016, qui a publié un article injurieux sur l'une des humanitaires, accompagné de photos de cadavres. Sur injonction de la justice, les fournisseurs d'accès internet l'ont fermé. Mais un site miroir est réapparu peu après, avec une légère modification dans le nom de domaine.

Ces mêmes parents souhaitent aussi faire modifier la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Lorsque les injures et/ou la diffamation concernent une personne décédée, les héritiers doivent prouver que l'auteur avait également l'intention de leur nuire pour pouvoir agir en justice.

"Cette impossibilité d'action apparaît intolérable pour les familles puisque cela génère une sorte d'impunité", écrivent dans une note leurs avocats.

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