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Maroc : une association transforme le brouillard en eau potable

Dans la montagne marocaine de Boutmezguida, de grands filets se dressent face à la brume. Ils permettent de récolter les minuscules particules d'eau du brouillard pour les transformer en eau potable.

Dans le sud-ouest du Maroc, la région montagneuse de Sidi Ifni est aride. L'accès à l'eau potable est un enjeu considérable pour les populations locales de cette zone reculée. Alors qu'il y a quelques années, les habitants passaient jusqu'à quatre heures par jour à aller chercher de l'eau, les foyers des treize villages environnants sont aujourd'hui autonomes. En 2015, l'association Dar Si Hmad a inauguré ses "cloudfisher" qui ont changé la vie des habitants.

"Imiter la nature" avec ces toiles d'araignée géantes

Si les pluies sont rares, le brouillard est quotidien à Sidi Ifni. Perchés à plus de 1200 mètres d'altitude, les immenses filets en polyéthylène s'étendent sur 1700 mètres carrés, surplombant l'horizon brumeux. Cette solution "ne fait qu'imiter la nature" résume simplement Aïssa Derhem, président de l'association. Ces grandes installations, appelées "cloudfisher" fonctionnent comme des toiles d'araignée géantes : elles capturent les minuscules gouttes d'eau présentes dans le brouillard, qui sont ensuite dirigées vers un réservoir. Cette eau sera alors traitée pour devenir potable, puis distribuée en citerne aux habitants de la région. Plus de 37 000 litres d'eau peuvent ainsi être récoltés les jours de brouillard. 

Au-delà de la maigre cotisation de 2 euros, imposée aux habitants, l'eau de brouillard coûterait trois fois moins cher que l'eau de pluie, d'après Aïssa Derhem. Sans compter que cette technique promet une alternative au puisage intensif traditionnel qui détruit les nappes phréatiques.