Selon le Baromètre de la perception et consommation des produits bio publiée en mars 2022, 9 Français sur 10 consomment du bio (91%). Quel est l’impact de ce régime alimentaire sur la santé ? Eléments de réponse avec Denis Lairon, nutritionniste et directeur de recherche émérite à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
Manger bio serait meilleur pour la santé. Est-ce vrai ?
Les aliments bio sont meilleurs en termes de valeurs nutritionnelles. On note que dans les produits végétaux, il y a moins d’eau, en particulier pour les légumes. Selon les études, on remarque également qu’il y a plus de magnésium, de fer et de zinc. Les consommateurs de produits bio ont par ailleurs un meilleur régime alimentaire. Ils choisissent par exemple davantage de céréales à base de farines bises ou complètes, et de légumes secs, riches en nutriments, minéraux et fibres alimentaires. Cela a un impact majeur sur leur bilan nutritionnel. On observe que ceux qui mangent régulièrement bio ont des apports nutritionnels nettement supérieurs à ceux qui ne mangent jamais bio. Les adeptes du bio sont également moins enclins à acheter des produits animaux (viande et produits laitiers). A l’inverse, ils consomment deux fois plus de fruits et légumes, de céréales peu raffinées...On mesure également entre 40 et 80% de réduction d’exposition aux pesticides.
Les travaux scientifiques publiés avec la cohorte NutriNet-Santé depuis 2013 et par l’étude BioNutriNet indiquent également que manger bio diminue le risque d’obésité et de surpoids...
En 2013, nous avons travaillé sur un échantillon de 54 000 adultes à un moment donné. Nous avons observé que chez les consommateurs réguliers de bio (soit environ 60-70% de leurs aliments), le risque de devenir obèse diminue de 50%. Dans notre deuxième étude, nous avons suivi 62 000 personnes sur trois ans, et nous avons constaté qu’il y avait une réduction de 30% du risque d’obésité et de surpoids. Ces résultats sont confirmés par deux autres études réalisées au niveau mondial, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Qu’en est-il des autres maladies ?
Pour le risque cardiovasculaire, nous avons étudié le syndrome métabolique. Il se caractérise par un surpoids de type abdominal, une hypertension et une augmentation de la glycémie. Nous avons trouvé qu’il y avait 31% de réduction du risque d’avoir un syndrome métabolique pour les personnes qui mangent régulièrement bio par rapport à celles qui ne mangent jamais bio. Pour le diabète de type 2, 33 000 hommes et femmes ont été suivis pendant 6 ans. Le résultat global, c’est 35% de réduction du risque d’avoir un diabète de type 2 si l’on mange régulièrement bio. La différence est nettement plus marquée chez les femmes que chez les hommes. Une autre étude sur 70 000 adultes indique enfin une baisse de 25% du risque global de cancers chez les consommateurs de bio.
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