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Environnement

Déconfinement : Lille et sa métropole se préparent à un boom du vélo

Devant les premiers signes d'un développement du vélo avec le déconfinement, Lille et sa métropole ont aménagé l'espace public pour faire la part belle aux mobilités douces, dans l'optique, à plus long terme, de pérenniser les pratiques.

Le déconfinement, ce 11 mai, ne changera pas la donne : partout en France, les prévisions excluent tout retour à la normale des déplacements à court terme. Ilévia, le réseau de transports en commun de la métropole lilloise, ne table ainsi que sur un retour d'à peine 40 % de ses usagers.

"Les gens ont peur de prendre le bus", qui circulent "surtout sur les grands axes, donc il y aura sans doute plus de vélos", avance Lucie Vaudet, 22 ans, les mains sur le guidon de son V'Lille - le service de location en libre-service. Jean-Paul Laplace, 70 ans, en V'Lille lui aussi, redoute "une foire d'empoigne" dans les transports.

Alors que le gouvernement a annoncé un plan de 20 millions d'euros pour soutenir la pratique du vélo, les commerces spécialisés, eux, sentent déjà frémir la demande. "Le téléphone n'arrête pas de sonner", confie Renaud Verahaeghe, co-gérant de l'atelier d'auto-réparation "Les mains dans le guidon", à Lille.

Après une perte "énorme" de manque à gagner, "tout le monde s'attend à un gros flux", renchérit Régis Przybylak, gérant du magasin Cyclable. "On sent qu'il va y avoir une grosse demande pour les déplacements domicile-travail, mais aussi pour les loisirs". A l'instar de Paris, Nice, Rouen ou Nantes, la municipalité et la métropole européenne de Lille (MEL) ont donc aménagé ces derniers jours 15 km de pistes cyclables temporaires, à la fois sur "les grands axes" et "les points d'entrée" dans la ville.

"On ne souhaite pas qu'au fil des semaines les gens reprennent trop la voiture, y compris ceux qui ne la prenaient plus", explique à l'AFP Jacques Richir, adjoint au maire chargé de l'espace public. Or, "Lille a beaucoup d'atouts pour être une ville cycliste, plate avec des grands axes (...) On s'est donc dit qu'il fallait profiter de l'occasion pour accélérer la transition écologique".

Vers un "transitoire" durable ? 

Au-delà de Lille, les 90 communes de la MEL ont engagé des discussions en ce sens, avec des travaux notamment à Roubaix et Tourcoing. L'idée est aussi de promouvoir les déplacements entre les différentes communes, qui génèrent l'essentiel du trafic routier.

"Sur la métropole, 2 % des déplacements quotidiens sont effectués en vélo, dans la moyenne des autres villes. L'objectif est d'arriver à 10 % d'ici 10 ou 15 ans", annonce Alexis Marcot, directeur mobilité à la MEL. "Même si on ignore de quoi sera fait le monde de demain, c'est une formidable opportunité d'orienter les gens vers d'autres modes de déplacements que la voiture."

Certains aménagements seront-ils maintenus à long terme? "On espère que ce transitoire pourra durer", glisse Martine Aubry, maire PS qui doit composer avec un vote écologiste grandissant et a déjà doublé le nombre de pistes cyclables en six ans. Pour Jacques Richir, l'ancrage dans le temps dépendra de deux critères : "gagner en sécurité" en travaillant sur les comportements et avec "des réaménagements importants", mais aussi "vérifier que cela réponde bien à une attente", donc que "des milliers de personnes changent de mode de déplacement".

Devant cette "accélération", l'Association Droit au vélo (ADAV) se satisfait de voir aboutir des propositions "formulées depuis un bon moment", et espère la naissance d'un "nouvel état d'esprit". Mais la transition comporte aussi de nouveaux défis. "Aujourd'hui, on sent qu'il y a aussi un besoin d'accompagner les néo-cyclistes qui ont besoin d'être confortés sur les itinéraires, le positionnement sur la chaussée, etc." mais aussi de "sécuriser les voies", explique à l'AFP son directeur, Michel Anceau.

L'association travaille sur une plate-forme en ligne pour favoriser les échanges entre utilisateurs, va publier une cartographie mise à jour, et compte développer et adapter ses ateliers de conseils pratiques. "On a déjà des demandes de formations de la part de certaines communes", note M. Anceau.

Avec AFP.

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Commentaires
Par S Delcourt - le 10/02/2021

Ouais votre article me laisse sceptique. Le vélo et son usage n'a jamais intéressé la ville de Lille. Les conditions de circulations sont infernales et avant de développer des piste sen plus, il faudrait commencer par rendre celles qui existent utilisables, faire en sorte que voitures camions, poubelles travaux s’installent sur les pseudo pistes.

A Lille, aucune différence entre les parking et les pistes cyclables. On y voit autant de voitures garées que de vélo. Aucune différence entre un trottoir pour piéton et une piste cyclable pour cycliste. Les gens ne font pas la différence... Pas plus entre la rue que le trottoir d'ailleurs… Et la municipalité s’en fout.

Forcément, pour faire une piste dite cyclable, on se contente de tracer une ligne à la peinture sur le trottoir... Il y a pas moins cher. Et pas moins efficace. Mas c’est facile d’afficher des km
Tout ça c’est de la communication. Aucune réflexion et aucun de travail de fond sur les questions de mobilité.

A fuir si vous appréciez la petite reine.

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