À Lille, des couturières fabriquent des masques pour les aides-soignants.
© Maksim Bogodvid / Sputnik / Sputnik via AFP
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Des couturières bénévoles fabriquent des masques pour le CHR de Lille

"Enfin, on peut aider les soignants efficacement" : pour répondre aux "tensions" d'approvisionnement en masques chirurgicaux, le CHR de Lille a développé un masque en tissu testé sur leur capacité de filtration, cousu par des couturières bénévoles à leur domicile.

Au sein de l'hôpital, face à la pandémie de coronavirus, "beaucoup de gens ont peur et pensent que les masques sont indispensables", explique à l'AFP le Pr Pascal Odou, chef du département pharmacie du CHU de Lille, à l'initiative de ce masque.

Or, "aujourd'hui nous savons dans quelles situations il faut en porter, et on veut réserver ces masques à ces indications-là" et "éviter ainsi une pénurie". "Il fallait donc créer des masques efficaces", pour "le personnel non-soignant ou les soignants quand ils sont hors de prise en charge de patients".

Alors, avec ses équipes, il a développé ce masque en tissu lavable et réutilisable. Surnommé "Garridou" - mélange des noms de ses créateurs - il a été testé en laboratoire et répond "de manière satisfaisante aux caractéristiques de filtration particules attendues", explique le CHU. Il "ne remplace pas le masque jetable", seul "préconisé dans les situations à risque", mais "il peut constituer un substitut acceptable pour les autres situations".

Pour les fabriquer à grande échelle, le CHU s'est tourné vers l'entreprise textile Lemahieu et le collectif solidaire Le Souffle du Nord chargé notamment de recruter les couturières volontaires dans la métropole lilloise. "L'appel a été lancé samedi sur les réseaux sociaux, 24 heures après, 10.000 couturières s'étaient inscrites", se réjouit Sylvain Derreumaux, chef de projet du collectif. "En 24 heures, on a monté le plus gros atelier de couture du monde 100% solidaire", sourit-il.

Puis explique le processus de fabrication : "Lemahieu compose des kits de 50 masques prêts à être assemblés", avec les tissus découpés, les cordons et les élastiques, et le collectif "dispatche les kits chez les couturiers de la métropole puis les récupère le lendemain".

Une fois cousus, tous les masques sont testés dans les ateliers de Lemahieu à Saint-André-lez-Lille (Nord) avec le concours d'un représentant du CHU. "On doit s'assurer que le cahier des charges a bien été respecté", explique Nicolas Thebaud, responsable digital de l'entreprise nordiste.

Enfin, ils sont livrés à l'hôpital "où certains seront à nouveau testés en laboratoire", ajoute-t-il, précisant viser un premier objectif de "60.000 masques en dix jours".

"Première réponse d'urgence" 

D'abord, "ils seront distribués au CHRU de Lille puis rapidement à d'autres établissements de la région", précise le Pr Odou, "très satisfaits que les gens se mobilisent pour protéger les professionnels de santé". Sur les milliers de couturières inscrites, seule une centaine a pour l'heure été sélectionnée pour débuter la production. "Un choix fait sur des critères géographiques, l'expérience et le temps disponible", explique M. Derreumaux.

Parmi elles, Clémence Yon, fondatrice de l'entreprise textile Colonel Moutarde : "Avec mon compagnon, on s'est dit 'on va rendre notre confinement utile vu qu'on a des compétences, les machines et le matériel'", affirme-t-elle à l'AFP.

Ils ont reçu les premiers kits mardi et s'attèlent depuis dans leur salon du centre de Lille à assembler les tissus. Jeudi, des livreurs viendront récupérer leur production. "Il n'y a qu'ensemble qu'on pourra venir à bout de cette pandémie", pense Sabrina, une autre volontaire.

Ce projet "n'est pas mercantile, l'ensemble des acteurs s'est engagé à ne pas faire de bénéfices", assure M. Derreumaux. "Des éléments génèrent des coûts, comme l'achat des matières, mais tous les composants de la chaîne font ce projet à prix coûtant".

Selon Nicolas Thebaud, il s'agit pour l'heure "du seul masque validé" par un CHU en France, et "la demande d'homologation par la DGA (Direction générale de l'armement) a été envoyée" cette semaine. C'est "une première réponse d'urgence", conclut-il.

Avec AFP.

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