Tim Marshall
LA PÉPITE

C'est tendance : répandre amour et douceur sur le Web

Et si ce 14 février était l'occasion de s'interroger sur la façon dont nous pouvons mieux communiquer dans nos échanges en ligne ? Après les révélations récentes au sujet des actions menées par la Ligue du LOL, alors que le cyber-harcèlement est de plus en plus dénoncé, il serait temps !

Si vous n'avez pas suivi les informations ces derniers jours et n'avez pas entendu parler de la Ligue du LOL, faites donc un tour sur cet article. Vous comprendrez alors à quel point ces agissements, comme tant d'autres sous couvert d'anonymat ou de relations virtuelles, laissent des traces chez les victimes. 

Câlins virtuels

Aussi est-il intéressant de voir que certains se mobilisent pour lutter contre ces violences, comme en Suède, où des milliers d'habitants ont décidé de s’unir afin de répondre aux déferlements de messages haineux sur Internet, ainsi que le rapporte cet article du Guardian paru le 15 janvier 2019 (traduit ici par Courrier International). L'idée, simple, consiste à changer le ton des conversations en prenant la défense des gens victimes des trolls en ligne et en ripostant aux campagnes de désinformation.

Réunis dans un groupe Facebook, l'organisation suédoise baptisée Jagärhär (“Je suis là”) a été créée en 2016 et compte un peu plus de 74 000 membres qui se mobilisent pour ajouter des notes et commentaires positifs là où se diffusent la haine et les fake news. Objectif : équilibrer les discussions et de perturber l’algorithme de Facebook.

Bien sûr, les réseaux sociaux ne reflètent pas la totalité de la population, mais quand on lit les commentaires en ligne, on a l’impression que 80 % des gens pensent que l’homosexualité est une maladie. Nous voulons que les commentaires reflètent mieux la société dans son ensemble et pour cela, il faut permettre aux gens de s’exprimer et de participer.” Mina Dennert, fondatrice du groupe Jagärhär.

Depuis, cette initiative a été récompensée par plusieurs prix - dont le prestigieux prix "Anna-Lindh" accordé aux défenseurs des idéaux de justice et de démocratie en 2017. "Le groupe de rock suédois Kent a même reversé les profits d’une de ses photos vendue aux enchères à Jagärhär", précise aussi l'article du Guardian en indiquant que la fondatrice du groupe et son mari reçoivent de multiples menaces de mort et subissent d'innombrables attaques de trolls. 

Il demeure que l'initiative fait plus que jamais sens, et qu'elle a été répliquée en Allemagne (45 000 membres) et en Slovaquie (6 000 membres). En France, j'ai testé l'idée mon mur Facebook et si cela vous chante, nous sommes prêts avec d'autres à lancer le mouvement "AvecToi" ou "Les Bien Veillants" pour imaginer un tel dispositif de hugs virtuels (laissez un message en commentaire si cela vous intéresse !)

#ReclaimSocial

Outre Manche, nos voisins britanniques se sont eux mobilisés début février autour du hashtag #ReclaimSocial : pour la deuxième année consécutive, cette opération lancée par la plateforme de mobilisation Lightful aurait sensibilisé 14 millions de personnes d'après les utilisateurs. L'idée ? Inciter largement citoyens, fondations, associations ou encore des personalités (telles WWF UK, Samaritans, Macmillan Cancer Support, la Royal National Lifeboat Institution, The Big Give et the American Foundation for Suicide Prevention) à relayer des initiatives positives et inspirantes.

En France, cette initiative n'est pas sans rappeler celle portée par la Social Good Week qui depuis plusieurs années déjà réuni des acteurs du numérique désireux de prouver qu’Internet n’est pas seulement un outil au service de quelques géants des technologies, qu'il peut être plus humain et plus inclusif.

Bref, des initiatives à suivre de près, car sans renier ce qui cloche, il est toujours utile de voir le verre à moitié plein... N'est-il pas ?

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