Cora Ball
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Une balle biomimétique pour limiter le nombre de microfibres dans l'Océan

Il y a des pollutions qu'on soupçonne moins que d'autres : l'Américaine Rachael Miller s'en est rendu compte le jour où elle a réalisé que chaque lessive de linge rejette du plastique dans l'Océan. Elle décide alors de trouver une solution à ce problème en créant la Cora Ball.

C'est en 2009 lors d'une expédition nautique sur l'Île Matinicus, dans le Maine, que Rachael Miller - grande amatrice de natation, de ski et de voile, habituée des grands espaces et passionnée par les connections entre l'art et les sciences – décide de créer une organisation dédiée à la dépollution de l'Océan, le Rozalia Project. Les rivages de l'Île sont tellement pollués par le plastique que ses activités se concentrent sur le nettoyage, l'éducation, la recherche de solutions et l'innovation.

Du macro au micro déchets

Et c'est en entamant cette démarche qu'elle réalise la chose suivante : chaque minute, l'équivalent d'un camion poubelle rempli de plastique est jeté dans l'océan. En cause ? En partie celles et ceux qui lavent leur linge. Pour quelle raison ? Parce que nos vêtements sont constitués à 60% de plastique ! Comme le montre cette étude publiée en 2017, le lavage d'une simple veste en laine polaire peut rejeter près d'un million de microfibres plastiques.

Mais comment filtrer l'eau et la débarrasser des microfibres qu'elle contient ? En 2016, rien n'existe pour résoudre ce problème. Rachael Miller commence donc de multiples recherches en compagnie du navigateur James Lyne et Brooke Winslow, alors étudiant en ingénierie marine et en sciences environnementales. Après avoir testé de nombreuses pistes, la petite équipe réalise que la solution existe déjà dans la nature, dans les coraux.

Innovation inspirée du vivant

Le Rozalia Project décide alors de prototyper un objet imitant le corail : après une campagne de financement participatif réussie (350 000 dollars levés), la Cora Ball voit le jour. Fabriquée dans le Vermont à partir de plastiques recyclés, son principe consiste à imiter la manière dont le récif coralien attrape les petites particules en suspension dans courants d'eau. Installée dans le tambour de la machine à laver, la Cora Ball capte près d'un tiers des microfibres des vêtements lavés et évite ainsi de les relâcher dans les eaux usées. 

Une fois la machine terminée, il suffit de retirer les peluches et microfibres de la balle et de les jeter à la poubelle.... Bien sûr, la solution n'est pas parfaite et ne convient pas aux vêtements fragiles. Et si toutes les microfibres ne sont pas captées, ce sont tout de même pas moins de 30 millions de bouteilles en plastique qui pourraient être tenues loin des eaux si 10 % des foyers américains en étaient équipés ! 

La bonne nouvelle, pour l'entrepreneuse, est que la prise de conscience progresse vite depuis 2016.

Patagonia et des organisations comme l'Outdoor Industry Association relèvent le défi et cherchent à attirer l'attention sur ce problème des microfibres.

En attendant que le projet continue de se développer, l'idée pour elle est vraiment de "nous éviter d'avoir à manger nos polaires, nos pantalons de yoga et nos affaires de gym"... C'est déjà ça !

D'après Forbes en août dernier, environ 25,000 Cora Balls avaient déjà été vendues depuis mars 2018.

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