Total: la bio-raffinerie de La Mède "démarrera à l'été 2018"

La bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) "démarrera à l'été 2018", a confirmé jeudi le PDG de Total Patrick Pouyanné, malgré un vote du Parlement européen en vue d'interdire l'huile de palme dans les biocarburants.

"Ce projet va se faire, les autorités françaises au plus haut niveau de l'Etat le soutiennent", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse. "L'unité démarrera à l'été 2018 et bien évidemment en respectant les règles", a-t-il ajouté, interrogé sur les conséquence d'une telle interdiction sur le devenir de l'usine.

Total avait lancé en 2015 un projet de transformation de sa raffinerie de la Mède, alors déficitaire. Le groupe a cessé d'y raffiner du brut et l'a convertie au prix d'un investissement de 275 millions d'euros, y installant notamment un dépôt pétrolier, une ferme solaire, un centre de formation et bientôt une bio-raffinerie.

Cette dernière doit utiliser de 60 à 70% d'huiles végétales (soja, colza, tournesol, maïs, palme) et de 30 à 40% d'huiles alimentaires usagées (huile de friture) et d'huiles résiduelles (graisse animale, huiles issues de l'industrie papetière ou résidus de palme...).

Des associations de défense de l'environnement se sont inquiétées de l'approvisionnement en huile de palme, dont la production en Malaisie et Indonésie entraîne selon elles une déforestation fragilisant l'écosystème et menaçant les populations de rhinocéros, orangs-outans et de tigres.

Les députés européens ont aussi voté en janvier pour une suppression progressive de l'huile de palme dans les biocarburants d'ici 2021. Ce vote, qui n'est pas contraignant, doit maintenant faire l'objet d'une négociation avec le Conseil européen et la Commission.

Total a de son côté souligné que les huiles végétales utilisées seraient certifiées durables.

"Si à la fin on ne fait que réglementer des unités européennes et qu'on laisse le biodiesel des autres pays rentrer sans avoir les mêmes contraintes, il ne faudra pas nous expliquer qu'on a besoin d'une politique industrielle européenne", a toutefois commenté Patrick Pouyanné.

"L'Europe laisse rentrer du biodiesel de soja argentin qui est subventionné", a observé le dirigeant.

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