Réduire la part du nucléaire à 50% en 2025 entraînera une hausse des émissions de CO2 (gestionnaire du réseau électrique)

L'objectif de réduction de la part du nucléaire à 50% de la production d'électricité d'ici à 2025, dans le cadre de la loi de transition énergétique, entraînera "une augmentation des émissions de CO2 du système électrique", prévient mardi le gestionnaire du réseau RTE.

"L'atteinte de l'objectif des 50% de nucléaire dans la production d'électricité en 2025 conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français", car il faudrait utiliser plus de centrales à gaz et à charbon, souligne RTE dans son bilan prévisionnel.

"Ces dernières (émissions) atteignent des niveaux compris entre 38 et 55 millions de tonnes de CO2 par an en fonction des variantes", poursuit le texte.

La loi de 2015 sur la transition énergétique prévoit de ramener de 75% à 50% d'ici à 2025 la part de l'atome dans la production d'électricité française.

Selon les calculs de RTE, pour y parvenir dans ce délai, il faudrait fermer 24 réacteurs nucléaires d'une capacité de 900 mégawatts en parallèle d'un fort développement des énergies renouvelables (avec environ 10.500 éoliennes terrestres et 750 en mer dans le pays).

Ce scénario implique aussi que la fermeture des centrales à charbon très polluantes devrait être repoussée au-delà de 2025. Il suppose en outre la construction d'un "nombre significatif" de nouvelles centrales au gaz.

Seule la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) est actuellement actée.

Le ministre français de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait évoqué cet été la fermeture de "peut-être jusqu'à 17" réacteurs nucléaires dans le pays pour permettre la transition énergétique à l'horizon 2025.

Par ailleurs, dans son plan climat annoncé en juillet, le gouvernement a prévu la fin de la production électrique à partir de charbon d'ici à 2022.

Le gouvernement a commencé à élaborer la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour la période 2019-2023. Elle doit représenter la feuille de route de la transition énergétique et notamment l'évolution de la part de la production nucléaire dans le "mix énergétique" français.

RTE a aussi élaboré quatre scénarios supplémentaires à l'horizon 2035, qui tous supposent une forte croissance des énergies renouvelables, la fermeture de centrales nucléaires et une stabilité voire une baisse de la consommation électrique.

L'un de ces scénarios prévoit par exemple de passer à 50% de nucléaire en 2030 pour descendre à 46% en 2035. A cette date seraient fermés l'équivalent de 16 réacteurs et le système électrique produirait 12 millions de tonnes de CO2 (contre 22 millions l'an dernier).

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