L'opposition de droite à la maire PS de Paris a accusé jeudi Anne Hidalgo de "mettre la poussière sous le tapis" concernant la propreté dans la capitale, souvent dénoncée comme sale, demandant un calendrier "précis" de mesures pour s'y attaquer.
Anne Hidalgo va "se livrer à une véritable opération de camouflage sur le bilan de la propreté à Paris", s'est insurgé devant la presse Eric Azière, président du groupe UDI-Modem, en évoquant un débat lundi en Conseil de Paris, au cours duquel pas moins de trois rapports vont être présentés sur la question.
Les élus vont en effet entendre le rapport d'un Conseil parisien de la jeunesse, de conférences citoyennes dont le coût de 224 580 euros a créé la polémique et d'une Mission d'information et d'évaluation (MIE) des élus de Paris présidée par la cheffe de l'opposition LR Florence Berthout.
"C'est une façon de mettre la poussière sous le tapis, de camoufler le bilan réel de la propreté à Paris", a accusé M. Azière en affirmant que la maire de Paris "qui fait une communication par an sur la propreté, veut noyer le débat sous un flot d'interventions pour délayer" le rapport des élus.
Ce rapport de 232 pages d'une mission demandée par le groupe LR et à laquelle ont participé des élus de toutes tendances, "fait le constat global que Paris est plus sale aujourd'hui qu'hier", a indiqué à l'AFP Mme Berthout.
Il liste 45 propositions, toutes acceptées par l'exécutif, qui vont de "changer les mentalités" en appelant au civisme, au renforcement de la répression à celui des moyens matériels et humains.
"Mais je suis pessimiste quand je vois que la maire ne propose pas de calendrier", a ajouté la maire du Ve arrondissement, qui réclame "une échéance précise des mises en oeuvre".
Le groupe propose 58 mesures, dont celle de confier à titre expérimental la mission propreté aux maires d'arrondissements, le recrutement d'agents supplémentaires et des mesures pour lutter contre la "démobilisation" et l'absentéisme des éboueurs.
Si les propositions de la MIE ont été votées à l'unanimité, chaque groupe développe néanmoins ses propres solutions; une réorganisation des services pour les macronistes ex-LR, un "choc de responsabilité" des citoyens pour les radicaux de gauche, un "Grenelle de la propreté" pour les écologistes, un "retour à la collecte du matin et une campagne d'extermination des rats" pour les communistes.