Pollution: prochaine réunion sur le chlordécone au ministère des Outre-mer

Une réunion sera "très prochainement" organisée au ministère des Outre-mer sur le chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisés aux Antilles, a annoncé mardi au Sénat la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Répondant au sénateur de Martinique Maurice Antiste (app. PS) qui l'interrogeait sur l'augmentation des seuils de chlordécone autorisés par l'Union européenne dans les produits alimentaires, elle a assuré qu'il était "impératif d'avancer sur le sujet et de réduire l'exposition des Antilles".

Il a notamment rappelé que la Martinique détenait "le triste record mondial de cancer de la prostate", dont le lien avec l'exposition au chlordécone a été prouvé par des études.

Une réunion, "avec l'ensemble des élus de la Martinique et de la Guadeloupe et les différents ministères concernés" aura lieu "très prochainement au ministère des Outre-mer afin de faire la transparence sur ce sujet et de décider ensemble de la stratégie à mettre en place", a assuré la ministre.

Elle a aussi rappelé que "des études scientifiques sont en cours", avec notamment un recueil de données épidémiologiques sur les femmes enceintes et les enfants, qui "vont permettre de mieux identifier les effets à long terme".

Le chlordécone a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Il est depuis présent dans les sols et peut se retrouver notamment dans certaines denrées d'origine végétale ou animale.

La ministre a rappelé que le gouvernement avait "sollicité la commission européenne afin de clarifier la directive sur les seuils de chlordécone autorisés dans les produits alimentaires".

Elle avait déjà annoncé la semaine dernière qu'une nouvelle cartographie des sols pollués serait présentée en 2018.

Le chlordécone est revenu au coeur de l'actualité aux Antilles après que l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a considéré en décembre que les limites maximales de résidus (LMR, limites autorisées dans les aliments) en vigueur dans la viande carnée apparaissaient "protectrices" et qu'il n'y avait pas nécessité à les réduire.

Dans un courrier à la ministre de la Santé du 23 janvier, un syndicat de personnels de l'Agence régionale de Santé en Martinique a dénoncé des "pressions" subies par des agents "pour limiter l'information du public au strict minimum", affirmant qu'ils "n'ont eu de cesse d'alerter depuis 2015 sur les conséquences d'un éventuel maintien des LRM à un niveau aussi élevé".

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