NDDL: la décision, "quelle qu'elle soit, sera difficile et critiquée" (Philippe)

Edouard Philippe, qui est engagé dans une ultime phase de négociations avec les élus locaux concernant le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, se dit conscient que la décision à venir sera "difficile et critiquée", dans un entretien au JDD.

S'il affirme que ces échanges avec les élus sur ce projet très controversé, entamés vendredi, "sont riches" et "très utiles dans la prise de décision", le Premier ministre "sai(t) bien que la décision que nous nous apprêtons à prendre, quelle qu'elle soit, sera difficile et critiquée".

"Parce que ce dossier a traîné, qu'il s'est enkysté et que certains de nos prédécesseurs ont tergiversé ou préféré attendre que d'autres décident. Je ne sais même pas si j'étais né quand on a commencé à parler de Notre-Dame-des-Landes", ajoute-t-il.

La décision, qui "mûrit" et qui est attendue entre le 15 et le 30 janvier, sera "une décision du gouvernement mais, comme toute décision importante et attendue, elle sera prise en plein accord avec le président de la République, qui regarde ce sujet avec attention", selon le locataire de Matignon.

Comme on lui fait valoir que l'Elysée dit qu'il est en première ligne sur ce dossier épineux, il répond que "ça fait partie de (s)a fonction" et récuse l'idée que les coups à prendre lui soient réservés. "Un Premier ministre sait à quoi il s'expose quand il accepte la mission que lui propose le président de la République. Que dirait-on si je ne faisais que des choses faciles ?", lance Edouard Philippe.

Peut-on annuler un projet de construction d'aéroport qui a été approuvé par un référendum en Loire-Atlantique en 2016, sous le quinquennat Hollande? "C'est un dossier complexe, et je prends évidemment en compte le fait que, même si ce n'est pas moi qui l'ai organisée, il y a eu une consultation des habitants de Loire-Atlantique selon les termes avec lesquels la question se posait à l'époque", assure le chef du gouvernement.

Mais Edouard Philippe "observe que ceux qui ont organisé cette consultation n'ont pas pu décider ensuite. C'est donc que ce n'était pas si simple". A l'image d'autres farouches défenseurs du projet de Notre-Dame-des-Landes, l'ancien Premier ministre PS et ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault avait ainsi estimé en décembre que "passer outre le référendum" serait un "déni de démocratie".

Alors que l'hypothèse alternative d'un réaménagement de l'aéroport existant a été éclairée d'un jour nouveau, et favorable, par le rapport des médiateurs remis mi-décembre, rien n'est encore tranché, a réaffirmé le Premier ministre aux parlementaires de Loire-Atlantique reçus vendredi.

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