Médecine: 4 universités envisagent de supprimer le redoublement en 1ère année

Quatre universités envisagent de supprimer le redoublement en première année de médecine (Paces) dans le cadre d'une expérimentation visant à "limiter le gâchis", accompagnée d'un dispositif pour ouvrir ces études à des jeunes venus de licences générales, a-t-on appris jeudi de plusieurs sources.

La première année commune aux études de santé (Paces, qui prépare aux concours de médecine, pharmacie, maïeutique, dentiste et kiné) est régulièrement qualifiée de gâchis par les universitaires et les syndicats étudiants: nombre de jeunes inscrits y échouent, même en redoublant, après deux années de travail forcené.

Il s'agit d'"une boucherie pédagogique, qui casse les étudiants", déclare à l'AFP Frédéric Dardel, président de l'université Paris-V (Descartes).

Quatre universités parisiennes (Paris-V, Paris-VI, Paris-VII et Paris XII) souhaitent instaurer une "Paces One": deux examens écrits à Noël et en mai (comme c'est actuellement le cas), mais la nouveauté serait d'instaurer également un oral dit "de rattrapage".

Selon ce projet, qui sera validé si le ministère de l'Enseignement supérieur publie un arrêté, quelque 75% des places seraient attribuées aux jeunes les mieux classés à l'écrit. Les suivants jusqu'à un certain rang passeraient un oral pour évaluer leur motivation et leur projet professionnel, selon ce projet présenté par la conférence des doyens d'universités de médecine.

Les étudiants ayant échoué ne pourraient plus redoubler mais se réorienteraient vers une autre licence, et pourraient tenter leur chance une 2e fois, une fois cette licence obtenue (quelle qu'en soit la thématique), via le dispositif Alterpaces, installé depuis quelques années par plusieurs facs. Ce dispositif permet de sélectionner des candidats sur dossier, titulaires d'une licence, à condition qu'ils n'aient pas déjà présenté deux fois la Paces. Ils intègrent alors les études médecine ou pharmacie en 2e année.

La Fage, premier syndicat étudiant, a salué l'initiative. "Le bénéfice pour les étudiants est majeur", estime-t-il dans un communiqué, car "ce nouveau système sans redoublement permettra aux candidats d'accéder à leur seconde chance tout en progressant dans leur parcours universitaire".

L'Unef, autre syndicat étudiant, estime en revanche que "le droit à une seconde chance est attaqué". L'organisation juge le système actuel "loin d'être satisfaisant" mais elle demande l'abandon de ce projet, l'augmentation du nombre de places en Paces et l'augmentation du numerus clausus.

Pour Frédéric Dardel, le nouveau dispositif n'amoindrira pas les chances des candidats. "Dans mon université, on a 2.400 étudiants en Paces, dont un millier de doublants, pour 600 places. Avec le nouveau dispositif, nous aurons toujours 600 places, mais pour 1.400 étudiants, donc avec des capacités d'accueil améliorées. Et ceux qui ont échoué en première année peuvent retenter leur chance" une fois titulaires d'une licence, indique-t-il.

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