L'État entame la démolition de restaurants de plage illégaux à Golfe Juan

Les services de l'État ont commencé mercredi à démolir trois restaurants de plage de Golfe-Juan, installés de façon illégale depuis des années sur une plage publique de Vallauris (Alpes-Maritimes).

Sous les palmiers de la plage publique du Soleil, dans un périmètre bouclé par la police, plusieurs bulldozers ont commencé à attaquer dès 08H00 les bâtiments, dont certains avaient été construits il y a près d'un siècle, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ces trois établissements avaient été condamnés à démolir eux-mêmes leur bâti par le tribunal administratif de Nice en octobre 2017, mais n'avaient pas obtempéré à la date limite du 11 janvier. L'État se substitue donc à eux, à leurs frais. 250.000 euros ont été provisionnés pour cette opération de démolition, que les anciens exploitants devront rembourser.

Les propriétaires de ces restaurants occupaient "sans droit ni titre le domaine public maritime" en violation du décret plage de 2006 "qui impose à tout établissement de plage d'être démontable et démonté l'hiver et d'occuper au maximum 20% de la surface de la plage", a expliqué sur place Serge Castel, directeur départemental des territoires et de la mer.

Deux premiers établissements, Vallauris Plage et Tetou, vont être détruits dans les quinze jours, tandis que pour la troisième, Nounou, les travaux ne pourront commencer que dans un mois en raison d'une opération de désamiantage.

Dès que la commune de Vallauris, future concessionnaire des plages, aura passé des appels d'offres pour exploiter de nouveaux établissements, de nouveaux restaurants de plage pourront ouvrir, "cet été ou l'été prochain", avec des emplois qui seront ainsi préservés, ajoute M. Castel. Les anciens propriétaires qui ont refusé de démolir ne pourront plus concourir.

"C'est toute une vie qui s'en va", se désole Gilles Esmiol, 75 ans, qui exploitait la plage Nounou depuis 1973 et employait jusqu'à 18 salariés l'été. Assis dans la salle de son restaurant où une fresque dessinée par Jean Marais, et inscrite à l'inventaire des monuments historiques, décore la façade de la cuisine, l'homme, bonnet noir vissé sur la tête et souffle court, explique avoir "refusé de démolir parce que tout ce qui a été fait ici l'a été bien avant le décret de 2006, la plage existe en dur depuis 1922 ou 1923".

Les trois établissements avaient fait appel de la décision de la justice, un appel toujours en cours, mais non suspensif.

Les dernières démolitions marquantes sur la Côte d'Azur remontent à plusieurs années, à Cagnes-sur-Mer.

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