Des open-space aux bureaux blancs, des codes couleurs pour se repérer dans le bâtiment, quelques cartons encore dans les couloirs et "une logique de start-up" : le conseil régional d'Ile-de-France commence à s'installer dans ses nouveaux locaux à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
A 5 minutes à pied de la station de métro proche de la mairie de Saint-Ouen, un bâtiment blanc du nouvel éco-quartier des Docks est en effervescence. Pas encore de panneau indiquant le site de la région mais, depuis une semaine, les premiers agents découvrent leur nouvel environnement de travail, instauré "dans une logique de start-up" revendiquée par la chef de l'exécutif, Valérie Pécresse, qui faisait visiter les lieux mardi.
"C'est le début d'une aventure pour la région, qui consiste à se transformer pour être plus efficace", a insisté Mme Pécresse en présentant les locaux à la presse, évoquant "un esprit entrepreneurial qui souffle" et "une transformation de l'administration", avec open-space - "même pour les directeurs" - et télétravail. Selon elle, 600 agents sont déjà en télétravail deux jours par semaine.
"La région s'ancre dans les quartiers populaires", a affirmé Mme Pécresse, invitant toutes les administrations et ministères à "passer le périph'" et à "se mettre au télétravail".
Le déménagement, qui permet de regrouper au même endroit les 16 sites de la région (qu'elle loue ou possède) et les 1.800 agents qui y travaillent, permet de faire "beaucoup d'économie", de l'ordre de "9 millions par an", assure-t-elle, pour deux bâtiments d'un total de 56.815 m2.
- 'Box connectés' -
Déjà 300 agents sont arrivés. Ils seront environ 1.450 dans un mois.
Seul un bâtiment est pour l'instant investi. L'autre, qui accueillera dans un an et demi le reste des agents, les 209 élus et les 209 membres du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) ainsi que le futur hémicycle, n'est pas encore sorti de terre.
"C'est le grand trou que vous voyez là", montre Valérie Pécresse de ses fenêtres du 7e et dernier étage, où se trouvent les locaux de la présidence et de l'exécutif. Par temps clair, elle a "vue sur le Sacré-Coeur et la Tour Eiffel" et sur l'incinérateur de Saint-Ouen.
A chaque étage "au moins trois cafèt'", des salles de réunions, des "box connectés" pour s'isoler et des open-space. Une majorité des agents ont choisi d'avoir un bureau fixe, mais 171 d'entre eux ont opté pour "le flex", s'installant au gré des places libres grâce à l'ordinateur portable dont dispose chacun, explique la directrice des ressources humaines Fabienne Chol, qui a elle-même fait ce choix.
Pour se repérer dans les étages, un même code couleur: orange pour les bureaux qui ont vue sur la ville, jaune sur la gare, vert sur "la campagne" et bleu sur la Seine.
Le site comprend aussi deux restaurants, une cafétéria, une salle de sport, une conciergerie, un "lounge", un auditorium et un "espace détente".
Chaque agent est désormais équipé de casque pour répondre aux appels, comme Marie-Danielle. "Ce sont de très beaux locaux, assez agréables et spacieux", confie-t-elle, mais "il faut apprendre à chuchoter".
Si elle se dit "chanceuse" -le déménagement lui réduit son temps de trajet-, sa collègue Nicole doit au contraire désormais compter une heure pour se rendre au travail, contre 40 minutes auparavant. "Je dois prendre la fameuse ligne (de métro) 13, la plus saturée. J'ai du mal à imaginer quand tous les agents vont venir".