La France a encore perdu des parts de marché à l'export en 2017 (étude)

Les parts de marché françaises à l'exportation ont continué de se dégrader en 2017, malgré l'amélioration de la conjoncture dans l'Hexagone et en Europe, selon une étude de l'institut Coe-Rexecode publiée jeudi.

Malgré la reprise, "aucun rattrapage des pertes des parts de marché accumulées par la France depuis le début des années 2000 n'est amorcé et le recul de la position française s'est même légèrement accentué" l'an dernier, souligne l'institut, réputé proche du patronat.

La part des exportations françaises de biens et de services dans celles de la zone euro s'est ainsi établie à 12,9%, après 13,2% en 2016. En 2000, cette part était de 17%, rappelle Coe-Rexecode.

"Le manque à gagner cumulé depuis 2000 est de 1.700 milliards d'euros", indique Coe-Rexecode.

A l'inverse, l'Allemagne a porté la part de ses exportations de biens et services dans celles de la zone euro de 26,5% à 29,2% entre 2000 et 2017.

Malgré l'amélioration récente de la compétitivité-coût de la France, essentiellement due aux mesures d'allègements du coût du travail introduites sous le quinquennat Hollande (CICE, Pacte de responsabilité), "l'écart substantiel accumulé depuis 2000 demeure toutefois entre les deux pays", observe l'institut.

En outre, la base industrielle française a continué de se contracter.

"Un cercle vicieux s'est installé de façon structurelle, les pertes de parts de marché réduisant les débouchés des productions françaises et le recul relatif de la base industrielle réduisant nos capacités exportatrices ainsi que la variété de l'offre française", explique la même source.

Selon une enquête réalisée par Coe-Rexecode auprès de 500 importateurs européens sur leur perception du positionnement des biens d'équipement et des biens intermédiaires français par rapport à ceux de neuf autres pays, ceux-ci sont vus comme étant "de qualité moyenne, pas assez innovants et toujours top chers".

Selon Coe-Rexecode, les récentes mesures du nouveau quinquennat concernant le CICE (baisse de son taux en 2018 et transformation en allègements de charges en 2019) ne devraient pas arranger les choses.

Par ailleurs, "la politique d'allègement des coûts de production doit aussi être confortée par des mesures structurelles de plus long terme (formation, innovation)", estime l'institut.

Le gouvernement vient de lancer un fonds pour l'innovation de 10 milliards d'euros destiné à financer des "innovations de rupture", notamment dans le secteur de l'industrie, pour aider les entreprises françaises à se développer.

Il a aussi lancé, après les ordonnances réformant le droit du travail, des négociations sur l'apprentissage et la formation professionnelles en vue d'un projet de loi au printemps.

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