La FNSEA exposera ses alternatives au glyphosate en mars

Le premier syndicat agricole, la FNSEA, présentera en mars les alternatives envisageables au glyphosate, herbicide qui sera interdit d'ici trois ans en France, a-t-il annoncé mercredi.

"Il faut absolument que l'on puisse avoir le maximum de solutions à proposer aux agriculteurs" pour "chacun des problèmes, pour chacune des cultures, pour chacun des territoires", a estimé Christian Durlin, administrateur de la FNSEA, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

Il nous faut "apporter un programme de protection des cultures qui soit cohérent", a-t-il ajouté.

Le syndicat espère proposer "un schéma" d'alternatives à l'utilisation du glyphosate "au mois de mars à peu près", a-t-il ensuite précisé.

La France a décidé en novembre d'interdire le recours au glyphosate d'ici trois ans, après que les États membres de l'UE eurent voté une prolongation de cinq ans de son autorisation.

Le gouvernement entend préciser les modalités de mise en oeuvre d'élimination progressive de ce pesticide "au plus tard" à la fin du premier trimestre 2018.

Pour la FNSEA, un "certain nombre de solutions viendront à la fois de l'agrotechnologie, du numérique mais il y a encore énormément de progrès à faire, même si ça avance vite".

Les alternatives aux produits phytopharmaceutiques doivent en premier lieu prouver leur efficacité mais il faudra aussi également s'assurer de "l'accompagnement humain de la transition", a dit M. Durlin.

Autre impératif, la relation de l'agriculteur avec son client: "est-ce qu'il acceptera un prix et un produit légèrement différents?". "On ne pourra avancer que si des solutions sont économiquement acceptables".

Conséquence d'un changement de pratique, le consommateur devra probablement revoir ses attentes par rapport à l'aspect des produits.

"La société a une demande qualitative sur le produit, elle n'accepte pas une pomme avec des taches", a-t-il relevé. "Il faudra bien poser le débat pour savoir ce qu'on veut exactement".

Plus largement, la question des alternatives au glyphosate devra être débattue au niveau européen, selon lui.

"Si on a en France une restriction des produits phytosanitaires qui est beaucoup plus restrictive que les autres pays européens (...) ces produits-là de toute façon reviendront sur le marché français et on n'aura pas réglé le problème."

Ce n'est "pas la bonne solution d'avoir une réflexion nationale sur ce sujet-là", ajoute t-il.

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