Glyphosate: la FNSEA déplore que la France ait fait "bande à part"

La FNSEA a pris acte lundi du vote des Etats membres de l'UE en faveur d'une autorisation pour cinq ans de l'herbicide glyphosate, saluant le "pragmatisme" d'un grand nombre d'Etats et déplorant que la France ait choisi de "faire bande à part".

"Nous actons ce compromis de cinq ans qui n'a été possible que grâce au pragmatisme d'un grand nombre d'Etats membres européens et nous déplorons que la France ne s'y soit pas ralliée et ait choisi de faire bande à part", indique le principal syndicat agricole français dans un communiqué.

Pour le syndicat cependant, "ce temps politique reste en décalage avec le temps de la recherche scientifique".

"Cette décision intervient après des mois d'incertitudes, d'hésitations, de postures idéologiques, laissant les agriculteurs français et européens dans l'expectative car chacun sait bien qu'il faut du temps pour trouver des alternatives crédibles", souligne la FNSEA.

Le syndicat rappelle avoir signé avec près de 40 organisations agricoles et de recherche "un contrat de solutions visant une trajectoire de progrès afin de réduire les usages, les risques et les impacts des produits phytosanitaires".

Pour illustrer sa volonté de trouver des solutions et d'éviter les "interdictions brutales", la présidente de la FNSEA Christiane Lambert avait invité lundi le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Stéphane Travert, à la ferme TerraLab dans la Marne, "afin de lui présenter les techniques et les pratiques qui font l'objet d'expérimentation et qui permettent d'envisager cette trajectoire de progrès" dans la réduction des intrants.

"Nous sommes au travail pour apporter des solutions aux agriculteurs, nous attendons du gouvernement qu'il réponde à notre main tendue", indique le texte.

La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, a "salué le signal de sagesse que Bruxelles a voulu transmettre avec le renouvellement du glyphosate pour cinq ans".

"Cinq ans, c'est mieux que trois ans mais ne l'oublions pas, cette période doit être consacrée à la clarification du classement toxicologique du glyphosate, à une révision éventuelle de ses conditions d'utilisation et à la mise au point de solutions alternatives concernant le désherbage total", a jouté la Coordination.

"C'est une journée assez noire pour les paysannes et les paysans. Cela montre que leur santé n'est pas importante", a pour sa part commenté le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, déplorant que "le travail de lobbying ait bien marché".

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.