France: la plasturgie poursuit sa croissance, aidée par la reprise économique

L'industrie française de la plasturgie a enregistré une nouvelle année de croissance en 2017, avec une hausse du chiffre d'affaires estimée entre 2,5% et 3%, et table encore sur une progression en 2018 de l'ordre de 2%.

Les chiffres sont "bons" en 2017 où nous n'avons "que des indicateurs verts", a déclaré mardi la présidente de la Fédération de la plasturgie et des composites, Florence Poivey, lors d'une conférence de presse.

Selon les estimations de la fédération, le chiffre d'affaires devrait atteindre 30,2 milliards d'euros cette année, pas très loin du plus haut de 31 milliards enregistré en 2007. "On s'en rapproche avec une progression de 2,8% (par an en moyenne) sur les trois dernières années", a indiqué Mme Poivey.

La plasturgie bénéficie de la croissance sur ses marchés: automobile, transport, bâtiment, cosmétiques, électronique, santé, a-t-elle précisé.

Mais la "bonne santé" du secteur "n'est pas seulement due à un marché qui le tire", a-t-elle ajouté, en se référant aux efforts de productivité engagés: la productivité par salarié est en hausse de 2,1% par an sur la période 2000-2015, davantage que chez les principaux concurrents européens (Allemagne, Italie, Espagne).

L'année 2018 s'annonce également positive, même si la présidente de la fédération souligne "un enjeu majeur" qui est celui des compétences. "Face à la reprise, il y a un besoin de compétences et de gens qualifiés", besoin qui "potentiellement pourrait devenir un frein à la croissance", a-t-elle estimé.

Les industriels de la plasturgie ont d'autre part réaffirmé partager l'objectif d'utiliser 100% de plastiques recyclés à l'horizon 2025, contre environ 20% aujourd'hui

Mais "si on veut aller vers les 100%, ça ne se fera pas sans outils économiques", a affirmé Sébastien Petithuguenin, vice-président développement durable de la Fédération et directeur général du recycleur Paprec.

La consultation sur la future feuille de route sur l'économie circulaire atteint "un moment critique", a-t-il lancé, en s'inquiétant de l'hypothèse de taxes sur des produits comme les couches ou les gobelets plastiques.

La fédération réclame des "mécanismes de financement" pour aider les entreprises à transformer leur outil de production pour recevoir davantage de plastique recyclé.

M. Petithuguenin envisage notamment une valorisation du CO2 économisé grâce au plastique recyclé, qu'il évalue à 3,5 tonnes de CO2 pour 1 tonne de plastique recyclé.

Il plaide également pour la mise en place d'un fonds d'investissement pour soutenir la modernisation des entreprises.

"Si à la fin, l'action du gouvernement se résume à de la mesurette, dans laquelle on aura pris un produit bien visible et on l'aura interdit, on ne sera pas à la mesure de l'enjeu", a-t-il lancé.

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