Feuille de route énergétique: le gouvernement cadre le débat sur le nucléaire

Des scénarios impliquant de fermer entre 9 et 16 réacteurs nucléaires d'ici 2035 ont été au coeur de discussions mardi sur la future feuille de route énergétique de la France, que le gouvernement doit finaliser cette année, a appris l'AFP de sources concordantes.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a clos mardi par une discussion sur le futur bouquet électrique français, en présence de Nicolas Hulot, une série d'ateliers pour élaborer la Programmation pluriannuelle de l'énergie 2019-2023.

Ce dernier atelier abordait la question sensible de l'évolution du parc nucléaire français pour ramener sa production à 50% de la consommation de courant.

Nicolas Hulot, qui a assisté au début de la réunion, "a rappelé l'importance de développer un nouveau mix électrique, avec une forte contribution des énergies renouvelables", a rapporté à l'AFP Marion Lettry, du Syndicat des énergies renouvelables.

Selon plusieurs autres participants, il a confirmé que des réacteurs devraient être fermés pour respecter les objectifs de la loi sur la transition énergétique votée en 2015, mais sans s'avancer plus à ce stade.

Le ministère a retenu comme base de discussions deux scénarios sur les quatre publiés récemment par le gestionnaire du réseau de transport RTE, ont indiqué à l'AFP plusieurs participants.

L'un, baptisé Ampère, prévoit de réduire d'ici 2035 la capacité de production nucléaire de 14,5 gigawatts (GW), ce qui impliquerait de fermer 16 réacteurs de 900 mégawatts (MW) en plus de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin).

Le second, baptisé Volt, envisage une baisse de 8 GW de la capacité de production nucléaire, soit la fermeture de 9 réacteurs.

Les deux autres scénarios, non retenus, prévoyaient de fermer plus de réacteurs (25 à 52).

Ce choix de se focaliser sur deux scénarios a été critiqué par plusieurs ONG participantes. "Le débat est complètement biaisé", a réagi Alix Mazounie de Greenpeace.

"On a l'impression que le gouvernement et le ministère ont déjà leur idée (...) c'était une manière de cadrer les choses en s'orientant vers des scénarios qui gardent le plus longtemps les réacteurs", a aussi estimé Anne Bringault de l'ONG CLER.

Ces ONG prônent une diminution plus rapide du nucléaire, jugeant notamment "irréaliste" l'importante hausse des exportations de courant vers les voisins européens de la France, contenues dans les scénarios retenus.

Le ministère, EDF et RTE, représentés à cette réunion, n'ont pas souhaité s'exprimer.

Une débat public sur la future PPE (programmation pluriannuelle de l'énergie) sera organisé à partir de février, avant que le gouvernement ne propose sa feuille de route mi-2018, pour une adoption d'ici la fin de l'année.

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