Ecologie: Royal appelle le gouvernement à "ne pas faire table rase" du passé

L'ex-ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a appelé jeudi le gouvernement à "ne pas faire table rase du passé" sur les questions écologiques, refusant toutefois de "personnaliser" le débat sur la figure du ministre de la Transition énergétique, Nicolas Hulot.

Invitée de l'émission Questions d'info" LCP-franceinfo-Le Monde-AFP, Mme Royal a estimé que l'écologie politique avait une tradition "assez rare" qui consiste à ne pas "critiquer" ou "démolir" l'action des précédents ministres: "Moi, j'ai veillé à ça quand j'étais ministre, j'ai répété ce qu'il y avait de bien dans le Grenelle de l'environnement lancé par Nicolas Sarkozy, j'ai repris les travaux préparatoires à la transition énergétique en les complétant et en les montant en puissance ".

"Il ne faut pas aujourd'hui qu'on fasse table rase. Il paraît que la mode, c'est de faire table rase du précédent quinquennat, je dis +attention, en matière environnementale, on n'a pas le droit de faire table rase+", a-t-elle lancé.

"La loi de transition énergétique existe, les choses ont été faites, les choses ont été votées, les territoires à énergies positives qui, à un moment, étaient menacés financièrement, les financements ont été rétablis parce que j'ai dit non (...) +vous ne pouvez pas parce qu'il y a un rapport d'un technocrate du ministère de je ne sais où qui vous dit qu'on peut faire des économies là dessus+, qu'il faut démolir les choses", a-t-elle dit.

Fin septembre, pointant du doigt "une impasse de financement", M. Hulot souhaitait restreindre ce dispositif lancé en 2014 qui permet aux territoires sélectionnés de bénéficier d'aides pour réduire leur consommation d'énergie. Mais face à la colère des collectivités, le gouvernement a décidé de débloquer une enveloppe de 75 millions d'euros pour pérenniser le dispositif.

Interrogée sur le recul du gouvernement et de Nicolas Hulot concernant l'objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité, Ségolène Royal appelle "à ne pas personnaliser le débat" sur la figure de Nicolas Hulot, "qu'elle estime beaucoup".

"Il ne faut pas chercher à nous opposer et en même temps, je garderai ma liberté de parole (...) Je ne veux pas qu'elle soit réduite ou caricaturée ou médiocrisée dans un conflit avec une personne. Ce sont des combats pour des valeurs, pour des idées", a-t-elle dit.

Pourtant, en octobre, elle avait "tiré la sonnette d'alarme" sur plusieurs sujets dont la Guyane et le glyphosate, suscitant l'ire de Nicolas Hulot qui lui avait rétorqué qu'il n'a(vait) pas besoin de conseils".

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