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Perturbateurs endocriniens : mode d'emploi pour les éviter

Un nouveau rapport remis au gouvernement confirme la dangerosité des perturbateurs endocriniens (PE) pour notre santé. Ces PE sont partout autour de nous. Voici quelques conseils pour les éviter.

Les perturbateurs endocriniens (PE), qui agissent sur notre système hormonal, provoquent-ils de nombreuses maladies ? Des associations comme Réseau Environnement Santé (RES) s’attachent à dénoncer ce scandale sanitaire depuis des années. Or, un nouveau rapport tire la sonnette d’alarme. Il émane de plusieurs organismes gouvernementaux (Inspection générale des affaires sociales (IGAS), Conseil général de l’environnement et du développement durable et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux) et le journal Le Monde en faisait état le 2 février dernier.

Phtalates et pesticides

Verdict ? « Un certain nombre d’affections de la santé humaine sont aujourd’hui suspectées d’être la conséquence d’une exposition aux PE : baisse de la qualité du sperme, augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, abaissement de l’âge de la puberté, détaille le rapport. Le rôle des PE est aussi suspecté dans la survenue de certains cancers hormonodépendants, ainsi que des cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme. » Les moments où l’exposition aux PE est la plus dangereuse étant la période fœtale, la petite enfance et la puberté. Ce constat n’est pas si neuf. Et si la France s’est dotée en 2014 d’une stratégie nationale sur les PE, ils sont encore omniprésents. Pour s’en prémunir, il nous faut donc apprendre à slalomer entre les gouttes. D’autant qu’ils sont nombreux — il existe plusieurs centaines de PE différents ! —, les principaux étant le bisphénol A, les phtalates, les parabènes, les perfluorés et les pesticides.

Les éviter au quotidien

Pour s’en prémunir, RES donne quelques conseils de base, pas si difficiles à appliquer quand on aspire à un mode de vie durable :

1) « Privilégiez les produits frais non-transformés et diversifiez votre alimentation » : mangez moins de viande et produits laitiers (qui peuvent contenir des PE persistants), préférez le bio et le local, éviter les boites de conserve et cannettes (sauf celles dotées d’une mention « sans BPA »).

2) « Evitez si possible les ustensiles traités au téflon dont les poêles, les récipients et les films en plastique, en particulier les plastiques portant les mentions : n°7 ou PC (Polycarbonate) ; n°3 ou PVC (Polychlorure de vinyle) ; n°6 ou PS (Polystyrène). »

3) Chez soi, il est prudent d’aérer, dépoussiérer et de ne pas utiliser de bougies et de parfums synthétiques et ni certains matériaux comme les moquettes, les tissus synthétiques, le bois aggloméré.

4) Il est aussi prudent d’éliminer de sa salle de bain certains cosmétiques et pour cela, d’apprendre à lire l’INCI, la liste des ingrédients écrite en tout petit sur l’emballage. On repèrera les phtalates (sous les noms suivants : DEP, DOP, DINP…), le triclosan, les muscs synthétiques, les parabènes, le phénoxyéthanol, le BHA et le benzophénone.

5) Au rayon jouets des enfants, RES nous met en garde : « Bannissez les jouets en PVC. Détournez-vous des jouets et gadgets parfumés. » On leur préfère le bois et les tissus non traités.

Le diable PE est dans le détail

Pour entrer dans les détails de ce mode de vie sans PE, on peut lire « Ma bible anti-perturbateurs endocriniens », de Patricia Riveccio (Leduc.s éditions). La journaliste nous apprend à les détecter partout : dans l’eau minérale, les vêtements ou les peintures de la maison. Elle propose aussi un programme détox et des aliments à privilégier pour aider le corps à les éliminer : algues, aloe vera ou sève de bouleau. Mais, le meilleur moyen pour supprimer les PE de notre environnement, reste de militer auprès d’associations comme RES.