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Quelques clés pour déchiffrer les étiquettes de nos cosmétiques

Bien choisir ses cosmétiques ne consiste pas à foncer vers les produits présentés comme naturels ou au « packaging » vert : rien n’indique qu’ils sont réellement respectueux de l’environnement et/ou qu’ils ne sont pas potentiellement nocifs pour la santé. ID vous propose quelques astuces pour repérer les bons produits.

Le saviez-vous ?

Les fabricants de cosmétiques doivent impérativement, selon la législation occidentale, faire apparaître sur l’emballage des produits de beauté la liste INCI, qui signifie International Nomenclature of Cosmetic Ingredients. Sur l’étiquette, on doit retrouver TOUS les ingrédients, dans l’ordre décroissant de leur dosage. Mais si l’ingrédient est dosé à moins de 1 % dans la formule, le fabricant peut en modifier la place et ainsi préciser à la toute fin de la liste des conservateurs indésirables, par exemple.

Plus de 80 % des cosmétiques en magasins sont « conventionnels ».

-Repérer les ingrédients indésirables pour la santé ou l’environnement

(Sources : Adoptez la slow cosmétique, Julien Kaibeck, éditions Leduc/60 millions de consommateurs)

  • Silicones

Ils sont très volatiles et favorisent notamment l’étalement du produit sur la peau. Ils sont également non biodégradables et purement synthétiques. Il s’agit souvent de mots en -ane et -one (dimethicone, cyclopentasiloxane…).

  • Parabens

Ils ont des propriétés antibactériennes et antifongiques. On les repère facilement, dans tous les termes qui contiennent le mot « paraben » (méthyl-paraben, isobutyl-paraben…) : ils sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Selon cancer-environnement.fr, les études scientifiques actuelles « ne permettent pas de mettre en évidence un lien de causalité entre l’exposition aux parabens, leur présence dans les tissus mammaires de l’homme et le développement de cancers du sein ». La réglementation concernant les seuils de concentration de certains parabens évolue ces dernières années. L’Union européenne les a interdits dans les crèmes pour nourrissons.

  • Alcools gras et/ou solvants

Ils sont parfois irritants même si tous ne sont pas à éviter et que tout dépend du taux d’alcool dans le produit. D’après L’Observatoire des Cosmétiques, si certains produits cosmétiques n’existeraient pas sans alcool, mieux vaut éviter d’utiliser de manière trop répétée des produits en contenant. Mieux vaut qu’il y en ait peu et même pas du tout pour les bébés, les peaux réactives, sensibles ou à tendance sèche. On fait donc attention au mot « alcohol » ou aux mots finissant en « ol » (butylene glycol, methylpropanediol…).

  • Huiles minérales

Pétrochimie bonjour : selon le président de Slow Cosmétique, Julien Kaibeck, les huiles minérales couvrent la peau d’un « film irrespirable » et n’apportent rien à une crème à part du volume. Elles se cachent derrière les termes « petrolatum », paraffinum », ou « cera microcristallina ».

  • Substances éthoxylées, plastique ou substances irritantes

Difficile à repérer parmi les conservateurs et les additifs chimiques : il s’agit d’éviter les lettres PEG, PPG, EDTA, et BHT. L’éthoxylation est un procédé chimique lourd et dangereux interdit dans les produits bio.

  • Parfums synthétiques

Le termes parfums/fragrance dans une liste d’ingrédients sont synonymes de parfum synthétique, et non d’arôme naturel.

  • Colorants

Selon Julien Kaibeck, lorsque les colorants chimiques et le colorants naturels sont désignés par « CI + leur numéro », il est difficile de les distinguer… soit l’on prend le risque, soit l’on évite tous les « CI + numéro ».

  • Focus sur trois suspects

Les nanoparticules de titanium dioxide ou dixoyde de titane sont potentiellement cancérogènes, et le triclosan et le phenoxyethanol sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, pointe 60 millions de consommateurs, qui précise que des études actuellement menées pourraient conduire à leur retrait et conseille de s’abstenir en attendant.

  • Veiller aux mots latins et fuir l’anglais ?

D’après l’association 60 millions de consommateurs, des noms de substances en latin indiquent que le produit est issu de plantes et qu’il n’a pas été transformé alors qu’un nom en anglais signifie qu’une substance naturelle a été transformée chimiquement.

  • Surveiller son baume à lèvres

Selon l’UFC-Que Choisir, certains ingrédients interdits dans l’industrie alimentaire à cause de leur toxicité devraient également l’être dans les baumes et les rouges à lèvres puisque ceux-ci peuvent être ingérés. Cela n’est toutefois pas le cas, déplore l’UFC, qui pointe du doigt les huiles minérales et hydrocarbures de synthèse qui sont interdits dans l’industrie alimentaire. L’UFC donne d’ailleurs la liste des ingrédients à traquer : cera microcristallina, ceresin, hydrogenated microcrystalline wax, hydrogenated polyisobutene, microcrystalline wax, ozokerite, paraffin, paraffinum liquidum, petrolatum, polybutene, polyethylene, polyisobutene, synthetic wax.

  • Jeter directement un œil à la liste des produits préoccupants selon l’UFC-Que Choisir à cette adresse : quechoisir.org.

-Ne pas se jeter aveuglément sur les allégations naturelles

Selon 60 millions de consommateurs, si l’aloe vera arrive en fin de liste alors qu’il a été mis en avant sur l’emballage du produit, on a affaire à du marketing abusif, car cela signifie que le produit n’en contient que très peu (probablement moins d’1 %). De manière générale, il faut donc être méfiant lorsqu’un produit végétal est fortement mis à l’honneur sur le produit. De même, certains produits laissent penser qu’ils sont écologiques ou bio à travers un marketing trompeur : on parle dans ce cas de greenwashing.

-Avoir les yeux ouverts sur les labels bio

@Gaël Nicolet

Missing élément de média.

Liste de labels et de critères non exhaustive, d’autres à consulter à cette adresse.

-Repérer la mention « Slow cosmétique »

La mention Slow Cosmétique, remise par les bénévoles de l’Association Slow Cosmétique, récompense des marques qui s'engagent pour une beauté « plus écologique et moins trompeuse ». Les bénévoles examinent la composition, l'emballage et la publicité. Si la marque répond à la majorité des critères de la Charte Slow Cosmétique, elle reçoit la Mention, accompagnée d'une, deux ou trois étoiles. Cela peut éventuellement concerner des produits qui n’ont pas demandé la certification bio en raison de son coût.

-Prêter attention aux labels proscrivant toute matière animale

Si la vente de produits testés sur les animaux est interdite par l’Union européenne, y compris pour les produits importés, certains labels vont plus loin en interdisant les ingrédients issus de matières premières animales (car 60 millions de consommateurs rappelle que certains cosmétiques peuvent contenir des substances testées sur les animaux pour d’autres applications : pharmaceutiques, détergents…). On scrute notamment : One Voice, Vegan Society, Cruelty Free and Vegan, IHTK (leurs différences dans ce lien).

©Ecoconso.be, Quantis / Sycomore