Comment échapper aux sanctions qui pèsent sur les neufs pays convoqués fin janvier par Bruxelles pour non-respect de la qualité de l'air ? En rendant les transports en commun gratuits en ville, répond l'un d'eux. Dimanche 11 février, trois ministres allemands ont adressé un courrier à la Commission européenne, annonçant une réflexion en cours outre-Rhin autour de cette idée. En instaurant la gratuité des transports publics « au plus tard avant la fin de l'année » dans cinq villes, Berlin espère ainsi inciter les usagers à se passer de leur véhicule, réduisant de fait les émissions polluantes.
Une idée « très inspirante », a commenté jeudi Anne Hidalgo, la maire de Paris, au micro de BFMTV. Mais dont la mise en place dans la capitale nécessiterait toutefois une réflexion sur le « modèle économique qui puisse [la] soutenir ». En Allemagne, la question des moyens de financement de cette opération reste encore floue.
Transports gratuits dans 24 collectivités
Dans l'Hexagone, 24 collectivités ont instauré la gratuité totale ou partielle de leur réseau, souligne BFMTV, dont trois comptent plus de 100 000 habitants. Une situation notamment rendue possible en raison de l'impact limité de la billetterie sur le budget du réseau dans une ville telle que Niort, où tickets et abonnements ne rapportent que 10 % des sommes nécessaires. En Île-de-France en revanche, la part des usagers est considérée comme trop importante pour s'en passer.
Au delà de l'aspect économique, d'autres conséquences comme des hausses d'impôt ou une baisse de la qualité de l'offre pourraient aussi être à craindre en cas de gratuité des transports, rappelait dernièrement Capital dans un article consacré au sujet. De quoi faire oublier l'argument mis en avant de diminution des véhicules particuliers ?
