Face à l'impuissance des pouvoirs publics devant le tout-puissant Lactalis, la question se pose : nos choix de consommation doivent-ils se politiser pour faire bouger les lignes d'une situation inacceptable ? Le «système» Lactalis ne profite à personne d'autre qu'à Lactalis : les producteurs sont sous pression, les consommateurs sont révoltés, inquiets.
Un système qui atteint ses limites
La France a découvert un "système". 12 millions de boîtes de lait infantile retirées du marché plus tard, on se rend compte que ce que l'on appelle un "fleuron" national, est aussi un groupe qui pèse lourd (plus de 17 milliards d'euros) et qui ne ménage pas ses fournisseurs. Pire, en toute illégalité, Lactalis refuse de publier ses comptes sans aucune intervention contraignante des pouvoirs publics, en dépit des annonces faites à grand coup de com' par Emmanuel Macron. Lactalis enfreint ouvertement la loi en toute impunité. Une situation intolérable. La dernière enquête du magazine Cash investigation diffusée cette semaine sur France 2 fait froid dans le dos.
Le boycott pour changer les pratiques de l'entreprise ?
Ne plus acheter les produits du groupe est peut-être une première réponse forte qui pourrait, à moyen terme, permettre à ce système d'entamer une profonde mutation, plus durable pour tous. Il ne s'agit pas de faire un amalgame sur toutes les marques du groupe, mais d'envoyer un signal clair à notre seul interlocuteur : l'époque du secret industriel, en particulier sur un sujet essentiel comme l'alimentation, est révolue, passéiste. Les consommateurs ont le pouvoir de demander à un fournisseur de respecter ses producteurs, de respecter la loi et d'avoir accès à un minimum d'informations. Dont acte.
