Climat: Trump a au moins sorti les Américains de leur "apathie" (Jane Goodall)

L'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui s'est toujours montré sceptique sur le changement climatique, a au moins permis de sortir les Américains de leur "apathie" sur le sujet, a estimé jeudi la primatologue Jane Goodall.

"Une chose que Trump a faite est de réveiller les gens. Les gens sont sortis de leur apathie en Amérique. Des scientifiques sont sortis de leur tour d'ivoire pour la première fois et ont défilé dans la rue pour le climat", a-t-elle déclaré à l'AFP.

"Les gens sont en colère et les gens en ont assez", a ajouté la Britannique qui dit toujours voyager 300 jours par an pour promouvoir la cause environnementale.

La célèbre primatologue a appelé en particulier la jeune génération à se mobiliser. Si les jeunes "perdent espoir, alors il n'y a plus d'espoir pour la planète", a noté la messagère de la paix des Nations unies lors d'une conférence de presse.

"Nous vivons dans un monde plutôt sombre, nous détruisons la planète très rapidement et c'est assez facile de perdre espoir", mais "si nous travaillons ensemble (...) alors nous pouvons changer la situation avant qu'il ne soit trop tard", a-t-elle assuré.

Elle a d'autre part souhaité "bonne chance" à Emmanuel Macron "qui veut se démarquer comme un leader" dans la lutte contre le changement climatique. Cette amoureuse des animaux a toutefois souligné "une mauvaise chose" au sujet de la France: le gavage des oies, "très déplaisant".

La primatologue âgée de 83 ans, accompagnée comme souvent d'un petit chimpanzé en peluche, est à Paris pour l'avant-première française vendredi du documentaire "Jane", qui sera diffusé en France le 11 mars sur National Geographic et Nat Geo Wild.

Le documentaire, qui fait partie de 15 titres pré-sélectionnés pour les Oscars, montre le travail qui l'a rendue célèbre, auprès des chimpanzés du parc national de Gombe, aujourd'hui en Tanzanie. La persévérance de cette naturaliste autodidacte lui avait alors permis de se faire accepter des grands singes et de découvrir notamment qu'ils utilisaient des outils, capacité jusque là cru réservée aux humains.

Réalisé par l'Américain Brett Morgan et mis en musique par le compositeur Philip Glass, le film repose principalement sur plus de 100 heures d'images "inédites" tournées au début des années 1960 par le documentariste néerlandais Hugo van Lawick, envoyé à Gombe par National Geographic, et qui deviendra le mari de Jane Goodall.

"Il est complètement différent de tous les autres documentaires réalisés à l'époque, il est complètement honnête (...) il me montre comme j'étais, il montre ma vie personnelle", a commenté l'anthropologue, touchée d'avoir pu "avoir 26 ans à nouveau".

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