Aide sociale: des associations dénoncent une "ponction" dans la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie

Plusieurs responsables associatifs, membres de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), ont déploré mercredi la décision du gouvernement de "ponctionner" 100 millions d'euros dans les réserves de cet établissement public pour aider les départements en difficulté.

Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière le déblocage en urgence de ces crédits pour permettre à 19 départements "sous tension financière" d'assurer jusqu'à la fin de l'année le versement des trois allocations individuelles de solidarité: le RSA (revenu minimum), l'APA (dépendance) et la PCH (handicap).

Pour financer cette promesse, l'exécutif a décidé de mettre à contribution la CNSA, qui "mobilisera en ce sens sur son budget 2017 une enveloppe de 100 millions d'euros, prélevée sur ses réserves", ont indiqué la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d'Etat chargée du Handicap, Sophie Cluzel, dans un communiqué diffusé mardi.

Cette décision a déçu plusieurs membres du conseil de la CNSA, qui l'ont fait savoir via Twitter, comme Jean-Louis Garcia, président de l'Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés), qui regrette que les fonds promis aux départements soient "pompés sur les fonds propres" de la Caisse.

La méthode n'est toutefois pas inédite: les gouvernements précédents ont régulièrement été accusés de "détourner" les ressources de la CNSA, censée répartir les crédits destinés à la dépendance et au handicap (dont l'APA et la PCH).

"Nouveau gouvernement, pratiques anciennes, intolérable", dénonce Vincent Michel, président de la Fédération des aveugles de France.

"Les mauvaises méthodes, sans réflexion à long terme, perdurent. Inacceptable", a également dénoncé la Fnath (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés).

Cette situation récurrente démontre qu'"il faut de nouvelles ressources pour répondre aux besoins des personnes âgées et/ou en situation de handicap", estime pour sa part Guillaume Quercy, président de l'UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles), qui "propose de rétablir un tiers de l'ISF", l'impôt de solidarité sur la fortune supprimé en grande partie par le gouvernement.

Face à ces "réactions vives", la présidente de la CNSA, Marie-Anne Montchamp, "a proposé d'organiser un séminaire du Conseil (de la caisse, ndlr) afin de tirer des enseignements de cette situation et de dégager des principes qui devraient (...) fonder à l'avenir les constructions budgétaires", signale l'établissement public dans un communiqué.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.