Abeilles: Stéphane Travert "attend" une réponse de l'Anses sur l'insecticide sulfoxaflor

Le gouvernement "attend" une réponse de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) portant sur le Sulfoxaflor, un nouvel insecticide accusé par les défenseurs de l'environnement d'être néfaste aux abeilles, a déclaré mardi le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.

"Nous attendons le retour de l'Anses qui donnera ses conclusions" a dit le ministre devant la Commission des Affaires économiques du Sénat, après avoir rappelé que "quatre ministères" avaient "co-saisi" cette agence pour qu'elle examine des "données nouvelles venant d'Irlande" concernant la dangerosité de ce produit, et qu'elle puisse "le cas échéant, revoir l'autorisation de mise sur le marché qu'elle avait émise, en fonction de ces données nouvelles".

Ce faisant, le ministre a répondu au directeur général de l'Agence de sécurité sanitaire, Roger Genet qui déclarait jeudi dernier qu'il ne "connaissait pas d'insecticide qui ne tue pas les abeilles" en renvoyant au gouvernement la responsabilité de son interdiction éventuelle.

Si l'Anses a autorisé le sulfoxaflor en France, "c'est parce que l'évaluation tant pour la santé humaine que dans les conditions d'emploi pour la santé des abeilles permettait d'utiliser ce produit comme une alternative chimique insecticide qui présentait plus d'avantages que les produits aujourd'hui utilisés", avait dit M. Genet devant une autre commission de parlementaires, la mission d'information sur l'utilisation des produits phytosanitaires.

Et le sulfoxaflor "a fait objet d'une autorisation avec un vote favorable de la France en 2015, précédée d'une consultation publique où toutes les parties prenantes ont pu s'exprimer", avait-il rappelé.

Selon M. Genet, l'Anses a même "proposé des mesures d'utilisation extrêmement restrictives justement pour les pollinisateurs", comme l'interdiction de l'utiliser cinq jours avant la floraison.

Pour autant, "le gouvernement peut totalement interdire l'usage des insecticides en France", avait-il souligné.

Sans s'avancer sur le sujet, le ministre s'est borné à indiquer mardi qu'il se fondait sur "le droit et la science" pour prendre ses décisions.

Les apiculteurs et défenseurs de l'environnement protestent vivement contre l'homologation fin septembre de deux produits, le Closer et le Transform, deux insecticides fabriqués par Dow Agrosciences, dont le principe actif est le sulfoxaflor, qu'ils considèrent comme un néonicotinoïde de nouvelle génération tueur d'abeilles, même si son fabricant affirme qu'il est "différent" des autres.

Selon eux, l'autorisation de mise sur le marché "vide de sa substance" l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes d'ancienne génération, officiellement prévue pour septembre 2018.

L'Anses doit rendre fin 2017/début 2018 deux avis sur les alternatives aux néonicotinoides, des neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes, et ont de ce fait contribué au déclin des abeilles aussi bien en Europe qu'en Amérique du Nord.

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